Finn n’en revenait pas de la chance qu’il avait.

Quand il avait appris, via Alistair, que Cassie allait venir étudier avec eux à St-Barnaby, son cœur avait fait un bon dans sa poitrine. C’était bizare cette impression, celle que deux parties de lui opposées se rejoignaient, l’impression que deux objets différents tentaient de s’amalgamer en un seul. Cassie, c’était toute son adolescence et sa scolarité à Poudlard. C’était les regards échangés à l’insu des autres, les sourires silencieux qui en disaient long, les rires partagés, les frôlements de mains mine de rien, les têtes à têtes clandestins. C’était les angoisses de l’adolescence, les premiers amours, les souvenirs au goût amer de non-retour. Et voilà qu’elle débarquait se mélanger à St-Barnaby, nouvelle étape de sa vie, établissement qu’il habitait depuis maintenant 3 ans, tentant de rentrer dans le moule tant bien que mal, tâtonnant un peu à gauche et à droite, ne sachant trop comment s’y prendre. À st-Barnaby, il avait changer, il avait prit confiance en lui, il travaillait, avait de bonnes notes... Puis il y avait Esther ici, et Betris et toutes les autres... Il était heureux de revoir Cassie, ça c’était certain, il avait juste le mauvais pressentiment que sa présence allait compliquer les choses à un point fou!

Ils s’étaient croisé il y avait peu, au Sort-thé-lège. Elle était ravissante, comme toujours. Mignonne à croquer. Leur retrouvailles n’en avaient pas vraiment été, car dès qu’ils eurent échangé des salutations maladroites, tout était redevenu simple comme avant, et ce fut comme s’ils ne s’étaient jamais quitter. Il avait du partir tôt pour aller travailler au Régal de Merlin, elle avait proposé de faire quelque chose ensemble un de ces quatre. Il avait accepter avec empressement, bien sûr. Quelques jours étaient écoulés, puis Finn avait pris son courage à deux mains et avait envoyé un hibou à la belle brune pour l’inviter à aller se promener. Au Loch, tient, pourquoi pas? Il n’y avait jamais mis les pieds en trois ans et, connaissant le côté artiste de Cassie, il s’était dit qu’elle aimerait peut-être faire quelques croquis de l’endroit.

Bref. Finn n’en revenait pas de la chance qu’il avait. En plus de passer la journée à contempler un paysage magnifique, il avait pour compagnie une jeune fille sublime, la même sur qui il avait eut un faible tout au long de son adolescence. Et Merlin soit béni, en plus il faisait un soleil éclatant! Pas un nuage en vu, une température étonnement élevée pour l’endroit et le mauves tendres des bruyères qui donnaient aux landes une douce teinte pastel. Franchement, il avait de la difficulté à y croire. Ils s’étaient donné rendez-vous proche de l’Auberge du Broobie, bâtiment situé à l’extrême limite de Stornoway, afin de faire le chemin ensemble jusqu’au Loch et ainsi se donner l’occasion de parler de tout et de rien. Il se félicita mentalement de cette initiative, la beauté du paysage ne ferait que rendre la journée encore plus agréable.

Finn sourit en apercevant la silhouette svelte de Cassie arriver au loin et lui fit de grands signes de mains afin qu’elle le voit. Quand elle fut à sa hauteur, il la serra rapidement dans ses bras dans une étreinte chaleureuse et échangea quelques salutations d’usages.

«Alors, Cassie, prête pour une expédition? Le Loch n’est pas bien loin d’ici, à peine vingt minutes de marche- et en charmante compagnie, ça passe en un clin d’œil, non?- mais le sentier est plus ou moins ardu, une fois quitté Stornoway!»

Puis, rigolant, il ne pu s’empêcher d’ajouter, ayant toujours adoré taquiner la jeune fille : « de toute manière, musclé comme je suis, je te transporterai d’une main, si jamais tes petites jambes de fillette son trop fatiguées»

Bien entendu, c’est à ce moment qu’il se prit les pieds dans la rocaille et passa à deux doigts de s’étaler par terre de tout son long… Bravo l'élégance et la crédibilité!

[Hj: je n'ai pas corrigé les fautes, Oh! le vilain roux! J'étais trop énervé de poster (et trop exténué xD) et je me sentais si mal de ne pas avoir volé à ton secours tout à l'heure que j'ai préféré posté tout de suite... Sorry pour les fautes donc!]

Finn c'est enfin décidé à lui envoyer un hibou, elle ne s'y attendait plus.

En lisant les quelques mots qu'il lui avait envoyé Cassie ne put s'empêcher de repenser à Poudlard, c'était son frère qui lui avait présenté Finley, un serpentard et un gryffondor meilleurs amis. La brune s'est vite attaché au rouquin, il savait la faire rire, souvent malgré lui et il était toujours là quand elle en avait besoin, s'en était déconcertant même, surtout pour quelqu'un comme elle qui a plus tendance à écouter qu'à être écouté. Tous les deux étaient très complices, surtout quand il s'agissait de taquiner Ali. À Poudlard, Finn avait été un ami fidèle presque un second grand frère même si lors de la quatrième année de la brune, leurs relations avaient changé, devenant plus ambigu. Mais les choses ont vraiment basculé dans la tête de l'anglaise quand elle a recroisé le grand roux après son entrée à l'université, elle ne pouvait nier qu'il ait changé et qu'il lui avait manqué, beaucoup plus qu'elle ne l'avait imaginé et c'est en discutant avec lui qu'elle comprit pourquoi, finalement ce n'était pas de l'amour fraternel qu'elle ressentait pour lui, c'était beaucoup plus. Le jeune homme qu'elle avait devant elle était beaucoup plus sure de lui, toujours aussi maladroit mais on lui pardonnait vite et surtout, grand changement, Cassie le trouvait particulièrement beau.

Alors quand elle a dû choisir son université le choix n'a pas été très difficile, St Barnaby s'imposait presque à elle, puisqu'elle ne voulait pas entrer à l'UMA et que son père ne voulait pas qu'elle parte trop loin. Il était donc inévitable qu'elle rejoigne Alistair, mais surtout Finn. Une fois sur place, la jeune femme vit ses espoirs anéantis quand elle découvrit que son frère ne lui avait pas menti, ça regorgé de jolies filles ici, elle n'avait donc aucune chance de séduire le roux. Elle ne s'était pourtant pas démoralisé pour autant, advienne que pourra c'était elle répété. Puis vint le jour où elle croisa Finn au Sor-THE-Lège, malheureusement pour elle il avait dû partir rapidement et n'avait pas eu le temps de discuter, c'est tout naturellement que la brune lui proposa de se voir, jamais elle n'aurait cru qu'il la prendrait au mot et c'est pour cela qu'elle fut très surprise lorsqu'elle découvrit le mot accroché à la patte du hibou.

Finn l'avait invité à le rejoindre à la sortie de la ville, pour ensuite aller au Loch, Cassie n'avait aucune idée de ce qui pouvait bien l'attendre là-bas, avec lui on ne sait jamais, elle opta donc pour une tenue tout-Terrain, un short en jean et un t-shirt rayé bleu et bronze, non s'en rappeler les couleurs des Serdaigles, elle enfila une paire de converse, histoire de ne pas rester bloqué à cause de talons pas pratiques, attrapa son sac dans lequel elle avait pris soin de glisser son carnet à croquis ainsi que le matériel nécessaire pour dessiner et se mit en route pour le village. Bizarrement elle avait trouvé le point de rendez-vous sans se perdre et rapidement, ça tenait de l'exploit pour elle.

Une fois arrivé son coeur se mit à battre la chamade lorsqu'elle vit une grande silhouette à la chevelure de feu lui faire de grands signes, ça ne pouvait être que lui. Elle alla à sa rencontre, en essayant d'avoir l'air le plus normal possible, manquerait plus qu'il s'aperçoive de quelque chose. C'est avec plaisir qu'elle retrouva les bras du grand roux, même si se fut bref.

- Alors, Cassie, prête pour une expédition? Le Loch n’est pas bien loin d’ici, à peine vingt minutes de marche- et en charmante compagnie, ça passe en un clin d’œil, non?- mais le sentier est plus ou moins ardu, une fois quitté Stornoway!

- Toujours prête à partir à l'aventure avec toi mon petit Finn. dit-elle non sans une pointe d'ironie dans la voix. Partir à l'aventure avec lui c'était la promesse de bien des péripéties.

- De toute manière, musclé comme je suis, je te transporterai d’une main, si jamais tes petites jambes de fillette son trop fatiguées.

- T'es sure de ça ? demanda-t-elle septique puis quand elle vit qu'il avait manqué de justesse de s'étaler elle ne rata pas l'occasion pour se moquer un peu, "Pour vouloir me porter dans tes grands bras musclés montre-moi d'abord que tu sais faire 3 pas sans trébucher." puis sans lui laisser le temps de répondre elle partit loin devant, sûr qu'il la rattraperait en quelques enjambés, s'il ne tombe pas avant.

Finn fut secoué par un grand éclat de rire. Après tout, un peu d’autodérision ne faisait pas de tort de temps en temps. Enfin, plus souvent qu’autrement dans son cas, vu son penchant inné à la maladresse et son talent indéniable pour se mettre les pieds dans les plats. Le rire s’éteignant sur ses lèvres pour mieux faire place à un large sourire, Finn emboita le pas à Cassiopée sur le sentier qui traversait la lande. Ce dernier se tordait entre les collines et les affleurements de roches anthracite en de larges coudes qui montaient et descendaient au rythme des valons. Finn, ayant rejoint Cassie en quelques enjambées seulement (de l’utilité d’avoir des grandes jambes), se mit à papoter joyeusement de tout et n’importe quoi. Il ne voulait pas l’avouer, surtout pas à lui-même, mais il avait un peu le trac. Ça venait du fin fond de son estomac en fait, comme un petite boule, pas trop grosse, mais juste assez pesante pour qu’il le ressente jusqu’au bout des doigts de ses mains rendues moites, juste assez pesante pour que son cœur batte un tantinet plus vite qu’à l’habitude, manquant parfois un ou deux battements, l’espace d’un instant quand la main de Cassie frôlait la sienne par inadvertance. Juste assez pesante pour qu’il se sente dans l’obligation de parler sans arrêt, redoutant que sa compagne ne s’ennuie, ou, pire encore, que ne survienne un silence. Il disait donc tout ce qui lui passait pas l’esprit, discutait des cours à l’école, de son travaille au Régal de Merlin, des dernières bêtises d’Alistair. Il faisait des blagues, faisait le pitre pour essayer de la faire rire, il tentait de s’exprimer avec éloquence et intelligence, évitait les sujets plus sombre, comme les récents événements au sujet du lord noir, ne voulant surtout pas assombrir une journée si radieuse avec des propos menant aux soucis.

Le silence tant redouté survint malgré tout quelques temps plus tard, mais ne fut pas aussi pesant que ce que le roux avait redouté. En fait, il s’instaura par lui-même, de manière on ne peut plus naturelle, une fois que le loch eut commencé à se dessiner, onde opaque aux reflets éclatants. Il n’y avait pas, chose étonnante, quasi-miraculeuse même pour l’Écosse, la moindre once de vent et le lac revêtait, ainsi, l’apparence d’un miroir, ses eaux sombres reflétant à la perfection le paysage environnant, comme un second univers en contre-sens. Finn s’était tût en apercevant la scène, muet d’étonnement devant un tel spectacle.

«Merlin… mais c’est vraiment beau!» ne put-il s’empêcher de déclarer, presque surpris, ayant l’impression de découvrir une merveille, un endroit secret. Emporter par l’émotion, il s’empara de la main de Cassie et, sans lui demander son avis, dévala en courant la pente qui les séparait de l’étendue d’eau située en contrebas. Il s’arrêta net, riant cette fois-ci encore à gorge déployée.

«Alors, Miss Goldstein, est-ce que le paysage vous sied? Est-il digne de votre talent artistique? Prennez vos aises, moi, je commence à avoir chaud, je vais aller me rafraichir dans l’eau, si vous n’y voyez pas d’inconvénient.»

Finn, lâchant la main de la brunette, enleva ses chaussures s’avança dans l’eau délicieusement froide. Il s’apprêtait à hélé son amie encore une fois pour l’agacer «Hey princesse! Tu viens me rejoindre où t’as peur de l’eau?» quand il sentit, inexplicablement, ses pieds glisser dans la vase. Encore un autre moment humiliant à venir. Merlin! Pourquoi diable n’était-il pas capable de tenir sur ses jambes et de marcher comme il le fallait! Il allait encore tomber en plein visage et avoir l’air fou devant une fille magnifique… Son esprit roulait à mille à l’heure pendant qu’il sentait son corps perdre l’équilibre et tomber, comme au ralentit, avant d’heurter la masse d’eau sombre avec moult éclaboussures. Bon, tant pis pour l’honneur, eut juste le temps de penser le roux avant de sentir quelque chose l’agripper par la cheville. Nom d’un scrout à pétard, qu’est-ce que c’était encore que ce bordel. Finn se débâti un instant tentant de se dégager, mais il sentit, au contraire, l’étau se resserrer. Redoublant d’effort, il réussi, l’espace d’un instant à se propulser hors de l’eau et à prendre une grande goulée d’air frais avant de se retrouver immergé de nouveau, la force l’attirant irrémédiablement sous l’eau avec une puissance inquiétante. Finn sentit la panique s’emparer de lui et se mit à se débattre comme un forcené pour se libérer, mais en vain. Il tentant de crier mais referma aussitôt la bouche en sentant l’eau qui essayer de s’y infiltrer, il ouvrit les yeux, mais les referma aussitôt, voyant avec horreur la surface de l’eau s’éloignée de lui a une vitesse effarante.

Euh… Help please?

[hj; je pensais à une horde de strangulots affamés qui se jettent sur le premier venu. Tu es libre de te faire attaquer toi aussi ou de venir à mon secooouuuuurrsssss! ]

Cassie ne pouvait s'empêcher de sourire, la journée était magnifique, on pouvait enfin profiter du soleil écossais, elle découvrait un peu plus l'île puis il y avait Finn qui la faisait rire, la journée était fabuleuse malgré le chemin escarpé où elle faillit à plusieurs reprises se tordre une cheville, se retenant à ce qu'elle pouvait parfois même au rouquin. pour une fois elle était aussi maladroite que lui. La brune trouvait Finn encore plus étrange que d'habitude à toujours parler, il n'arrêtait pas une minute, mais elle finit par se dire que c'était peut-être que jusque là il n'avait pas vraiment eu le temps de discuter depuis un moment, peut-être qu'il voulait rattraper le temps perdu, en tout cas s'il continuait ainsi il ne tarderait pas à y arriver. Elle ne prit pas le risque de l'arrêter, l'écoutant attentivement, riant de temps à autre, observant le rouquin raconter tout et n'importe quoi. Puis tout à coup, Finley fut à court de mots et le silence revint, Cassie mis quelques secondes avant de s'apercevoir qu'il avait arrêté de parler, tout était calme là où ils étaient, on entendait même les oiseaux chantaient et le lac se dessinait peu à peu devant nous. Étendu d'encre, le paysage était époustouflant, l'Anglaise ne s'attendait pas à trouver un lieu pareil en plein milieu de l'Écosse.

Elle en resta bouche bée, si bien qu'elle ne répondit pas à la réflexion du Litriù mais à sa voix elle put entendre qu'il était aussi étonné qu'elle par le paysage. Puis tout à coup elle se sentit tirer en avant par une main qui lui enserrer le poignet, elle se laissa guider, manquant à nouveau de trébucher en dévalant les derniers mètres qui les séparaient du lac, lorsque Finn s'arrêta elle faillit le percuter.

- À merveille, répondit-elle alors qu'elle s'asseyait déjà sur la rive pour pouvoir dessiner le paysage qui se dressait devant elle.

Alors qu'elle sortait ses crayons elle suivit le jeune homme des yeux, l'eau ne devait pas être très chaude en cette période de l'année. La brune tira la langue à son ami lorsqu'il la défia presque de le rejoindre, elle entreprit ceux pourquoi elle avait sorti ses crayons lorsqu'elle entendit un gros bruit provenant de l'eau. Elle leva la tête, certaine de voir un Finn trempé, trahi par ses grandes jambes, encore une fois. Cassie se mit à rire en voyant le rouquin faire l'andouille dans l'eau, il n'était vraiment pas doué celui-là. Monsieur fessait mine de se noyer, comment pouvait-il croire la brunette aussi naïve pour le croire ? Là où il était, il devait encore avoir pied. Après quelques minutes, elle commença à se poser des questions, Finley n'était toujours pas remonté et des bulles d'air se formaient à la surface "Ce n'est plus drôle St-James" lâcha-t-elle en se levant. Aucune réponse de l'intéressé, ça devenait inquiétant tout de même, elle s'approcha de la surface de l'eau pour mieux voir, nul trace de cheveux roux à l'horizon. La jeune Goldstein sentit la panique envahir son esprit et si finalement ce n'était pas de la comédie, qui pouvait bien savoir ce qui peuplait ces eaux.

Sans trop y réfléchir, Cassie s'enfonça dans l'eau, plongeant dès qu'elle en eut l'occasion. L'eau était trouble et elle remercie les cheveux flamboyant de son ami qui lui permit de le repérer presque immédiatement. Apparemment il s'était encore foutu dans un sacré petrain, pourquoi ça lui arrivait toujours à lui ? Finn avait l'air en mauvaise position, sûrement en manque d'air et sans baguette, la brune se dépêcha de le rejoindre, monsieur avait invité des strangulons à sa petite fête, Cassie avait horreur de ses petites bêtes là, surtout quand elles s'accrochaient à la jambe de son roux préféré. Elle essaya de tirer Finn vers elle, mais impossible de les faire lâcher prise, heureusement, elle ne quitait jamais sa baguette, elle la pointa vers les créatures, espérant juste que sa baguette ne soit pas trop fâchée de cette baignade improvisée. Un sort informulé et hop de simple étincelle bleuté, par Merlin, ce n'était pas le moment, elle recommença et par chance le sort de Lashlabask qu'elle avait envoyé toucha sa cible en pleine tête et elle put dégager son ami. Elle se débrouilla pour rejoindre la surface, Finn inconscient n'aidant pas et sa baguette toujours serré dans une main, au cas où.

Elle étouffait presque lorsqu'elle atteint enfin l'air libre, c'est fou ce que l'air pouvait être agréable à respirer. Elle tira le rouquin toujours inerte sur la rive, faite qu'il ne soit pas mort, elle ne voyait pas revenir à St-Barnaby en annonçant que Finley St-James était mort en sa compagnie, elle ne l'aurait pas supporter. Puis elle se rappela des notions de premier secours que lui avait apprises Alistair, elle n'avait pas d'autre choix que de le fait à la moldu. Elle essaya de faire du mieux qu'elle pouvait et une fois les premiers gestes accomplis elle se décida à lui faire du bouche-à-bouche. elle accomplissait le massage thoracique en ne cessant de répéter "Respire" elle ne savait que faire d'autre.

Il toussa de manière brutale et douloureuse. Il sentit l’eau verdâtre sortir de sa bouche, de son nez, dévaler hors de sa gorge et de ses poumons pour aller se répandre dans un ailleurs néant, laissant derrière une longue trainée de braises humides. Il crachait le poison aqueux avec une violence presqu’hargneuse et à mesure que ses poumons se vidaient d’eau, la vie semblait reprendre ses droits dans le corps du roux. Son corps, parcourus de tremblements incontrôlés commençait petit à petit à retrouver ses sensations et à l’écouter. Il cligna des yeux, le droit puis le gauche, mais la lumière était si aveuglante, si aigüe pour lui qui revenait d’un bref, mais pourtant infiniment long voyage dans le pays des ombres, qu’il referma les deux aussitôt. Garder les yeux semblait préférable. Pour éviter d’ajouter la rétine brulée et le mal de bloc au reste des douleurs qui l’agitait pour l’instant. De toute manière, il aurait bien le temps de rouvrir les yeux le reste de la journée. Pour l’instant, le simple fait de respirer lui semblait un exploit digne des plus grands athlètes. Par Merlin, qu’est-ce qui avait bien pu se passer?

Le peu d’air qu’il parvenait à engloutir semblait cependant posséder la miraculeuse vertu de pouvoir dissiper les brumes de son cerveau. Il se souvint de la balade dans la lande. Du magnifique Loch doré sous les rayons du soleil. De Cassie –Ah! Cassie… Puis le cauchemar. Perdre pied dans l’eau. Se sentir irrémédiablement tiré vers le bas par une force plus grande et plus forte que lui. L’idée qu’il allait mourir, là, sans crier gare, d’une manière aussi bête que ça. Pif, paf! De l’eau par-dessus là tête et plus de roux. Mais voilà, quoi. Il était là, hors de l’eau, le corps brisé, forbu, affreusement pénible, mais cette douleur qui l’élançait était positive en soit puisqu’elle lui rappelait de manière brutale à quel point, finalement, il était vivant. Et Dieu savait à quel point c’était bon de se sentir en vie quand on avait cru tomber au plus profond des ténèbres!

Bien décidé cette fois à reprendre une emprise totale sur son corps, le rouquin ouvrit les yeux. Les images qui s’imposèrent à son regard, d’abord floues, se précisèrent peu à peu. Il reconnu d’abord la Landes verdoyante, les eaux sombres du loch, puis Cassie finalement, qui était étrangement accroupie sur lui.

«Keuff, keuff… qu’est-ce qu-Keufff keuff… Cass’ que… keuff.. fais keuff keuff… là?»

Les brumes de son cerveau ne s’étaient vraisemblablement pas toutes dissipées. Apercevoir Cassie accroupie sur lui l’avait troublée au plus haut point, sans qu’il ne puisse réellement dire pourquoi. Il avait, en prenant conscience de la position de la jeune fille au-dessus de lui, fait une tentative brusque et maladroite de se redresser pour prendre contenance, mais avec son corps faible et parcourus de convulsions, l’entreprise avait lamentablement échouée et il s’était plutôt contenter de renverser Cassie par terre, et s’était effondré la figure à moitié par terre.
Bon. Prise deux. Il se releva, cette fois plus lentement, plus conscient de ce qui l’entourait.

«Keuf… désolé Cassie, vraiment… je… keuf keuf … euh… merci? Je sais pas trop ce qui s’est passé… keuf keuf… mais j’imagine que…keuf… c’est grâce à toi si… keuf… tu m’as sortie de l’eau, non? Et puis tu…»

À ce moment, le roux fut prit d’une quinte de toux particulièrement violente. Pendant qu’il toussait les dernières gouttelettes d’eau hors de ses poumons, la lumière se fit dans son esprit. Ah ouais… et bien merde, hein. Cassie. Accroupie sur lui. Lui qui crache de litres d’eau hors de ses poumons. Lui qui, techniquement, devrait être mort, puisqu’il ne respirait plus. Qu’il ne respire plus, à moins qu’on le force. À moins qu’on lui souffle dedans. Le bouche à bouche quoi… Finn, les joues déjà un peu rosâtres d’avoir tant toussé vira au rouge tomate. Tant pis pour le visage qui cache les émotions.

«Je… euh… euh…»

Finn ne termina pas sa phrase, ne sachant trop quoi dire. Putain, c’était la gène totale, quoi! Le bouche à bouche! Ah! Merlin! Et dire que les lèvres de Cassie s’étaient pressées sur les siennes pour la première fois et qu’il n’avait même pas pu en profiter! Lui qui avait rêvé la scène si souvent, il ne s’était certainement pas attendu à cela. La vie était parfois mal faite…

«Euh… sinon, ça va toi? Rien de casser? Tu… tu es okay? Tu as eu le temps de finir ton dessin? J’espère que je ne l’ai pas tout éclaboussé…»

Il ne savait plus ce qu’il disait. Comme à l’allée, pour venir au Loch, il se mettait à dire n’importe quoi pour cacher son trouble. Damn you, cerveau stupide. Heureusement, à travers tout son babillage il eut la présence d’esprit d’aviser que son corps, mais aussi celui de la brune, lui semblait-il était frissonnant. Fouillant dans ses poches, il fut stupéfait de voir que sa baguette s’y trouvait encore. La vie était vraiment mal faite, mais elle faisait des exceptions parfois. D’un geste qu’il voulait assuré, mais qui était en fait un peu maladroit, il sécha rapidement, d’un sortilège, ses vêtements et ceux de Cassie… Bon. On ne dirait pas qu’il n’était pas gentleman après ça! Il repensa au bouche-à-bouche, pendant un instant fugace. Piqua un autre fard. Puis songea un instant, avec horreur, que, si lui avait frôlé la mort, Cassie tout autant en venant le sauvé. Il se senti atrocement coupable tout d'un coup. Il eut envi de lui dire qu'il s'inquiétait pour elle, qu'elle n'aurait jamais du se soumettre à un tel danger, surtout pas pour lui, mais, lui qui parlait comme un moulin deux secondes auparavant ne semblait plus être en mesure de trouver les mots justes. Bien entendu, ses mots s’enchevêtraient et son message déformé, porteur d'une hargne qu'il n'avait pas du tout l'intention d'ajouter.

«Je t'interdis à l'avenir, de risquer ta vie pour quelque chose de stupide comme ça! Merci beaucoup, mais tu aurais très bien pu y laisser ta peau en plus. On aurait eut l'air fou, les deux à couler au fond du Loch Innseag. Franchement, je ne veux plus jamais que tu joue les héroïnes de la sorte, Goldstein!»

Dam you encore, cerveau! C'est pas si dure pourtant, dire ce qu'on s'inquiète sans être méchant et ce, même si on est un homme! Stupide, stupide roux!

Citation :

ALLO! Non je ne suis pas du tout en retard de 2 mois. J'espère que tu m'aimes quand même... Dis moi si ça fait et si j'ai assez fait avancer les choses... Finn fait son macho, ne lui en veut pas, il est dans tout ses états, le pauvre! Il aime Cassie à la folie malgré tout!

Cassiopée soupira de soulagement lorsqu'elle vus Finley reprendre vie et tousser, il respirait. Elle n'aurait donc pas sa mort sur la conscience. Il gardait les yeux fermé tandis qu'elle gardait les siens biens ouverts, en alerte au moindre mouvement. Il se remettait à respirer mais ce n'était paspour autant qu'elle devait baisser la garde. La brune était toujours très proche du roux. Un sourire se dessina sur le visage de la jeune femme quand il se décida d'ouvrir les yeux, elle avait les cheveux qui lui collaient dans le dos et surement le peu de maquillage qu'elle avait mis avait dû couler. Pas très réjouissante comme vue après avoir failli couler, mais elle n'avait que ça à lui proposer pour l'instant. Il ouvrit la bouche pour lui demander ce qu'elle faisait là, aussi près d'elle.

« Je ... euh ... tu ne respirais plus ... j'ai eu peur ... alors... »

Elle se sentait bête tout à coup. Elle devait avoir l'air d'une cruche comme ça. Finn essaya de se relever, mais il ne tenait pas vraiment sur ses bras. Il faut dire qu'il revenait de loin le pauvre. L'anglaise faillit l'aider, mais il ne fallait pas que ça devienne une habitude il restait un homme et avait son égo. Il s'excusa et la remercia. Apparemment il ne se souvenait plus de ce qui s'était passé, tout ça c'était passé tellement vite que même elle n'était pas sûre de se souvenir de tout. La brune ne savait pas trop quoi répondre, elle l'avait bien sortis de l'eau mais... elle ne s'attendait pas à devoir lui expliquer quoique ce soit.

« Ouais, c'est moi... enfin j'ai vu que tu ne revenais pas, au départ j'ai cru que tu me faisais une blague, mais quand t'es pas remonté j'ai plongé... t'étais déjà inconscient et... »

Cassie fut coupé dans son explication par une quinte de toux il toussait tellement fort que c'était impossible de continuer. Le roux était devenue rouge de ne pas avoir assez respiré. Il bafouilla, il avait l'air d'avoir des problèmes pour s'exprimer. Elle ne savait pas trop si c'était dû à sa semi-noyade ou pour autre chose. La jeune Goldstein n'arrivait pas à quitter St James des yeux. Elle avait eu tellement peur qu'il ne s'en remettepas, son coeur battait à cent à l'heure. L'air de rien cette petite mésaventure lui montra qu'elle tenait au rouquin... D'ailleurs il reparla de nouveau, il lui demanda si elle allait bien, il s'intéressait à son dessin. Tiens, elle avait oublié son bloc à dessin un peu plus loin, de l'encre avait coulé sur le papier. Tant pis. Pour le moment ce qui l'intéressait c'était Finn et rien d'autre.

« Je vais bien, merci. Ce n'est pas moi qui ai failli me noyer » dit-elle avec un petit sourire « Ne t'inquiète pas pour mon dessin, je peux en faire d'autres alors qu'un Superroux c'est beaucoup plus rare... » Elle éclate de rire à ses mots, ça faisait longtemps qu'elle n'avait pas utilisé ce surnom.

Cassiopée se demanda ce que le rouquin faisait lorsqu'il sortit sa baguette. Sa vanne n'était pas si nulle que ça tout de même. Elle fut soulagée de voir que ce n'était que pour les sécher. Ses habits secs, elle se sentait mieux. Un nouveau sourire vient éclairer le visage de la brune. Même comme ça Finn restait prévenant et attentionné avec elle. Il était vraiment adorable. Maintenant qu'elle pouvait voir qu'il allait mieux, elle aussi sesentait mieux, surtout une fois au sec. Un silence s'installa entre les deux amis, ce n'était pas plus mal. L'Anglaise profita de ces quelques instants de mutisme pour essayer de rassembler ses esprits, qui avaient été bien bousculés avec cette petite baignade forcé. Avec Finn, rien ne se passait tranquillement, c'était aussi ça qu'elle appréciait avec lui : on ne s'ennuyait jamais !

Alors qu'elle s'apprêtait à se détendre totalement et avant qu'elle n'ait le temps d'aller récupérer son carnet, Finley rompit le silence et contrairement à ce que Cassie pensait se n'était pas l'une de ses blagues ou quoique ce soit de drôle qui sortit de la bouche du rouquin. Non, il l'a disputé, littéralement. Il lui interdisait de recommençait à risquer sa vie comme ça, il lui donnait des ordres. Cassie avait horreur de ça, qu'on lui donne des ordres. Surtout que pour une fois elle n'avait rien fait de mal cette fois-ci. Si elle s'était décidée à ne rien faire comme il l'avait dit Finley serait surement en train de reposer au fond du lac sans vie et jamais elle n'aurait pu le supporter. Elle préférait encore risquer sa vie.

« Non, mais tu es sérieux là, Finley ? » dit-elle lorsqu'elle retrouva l'usage de la parole « Tu crois vraiment que je t'aurai laissé te noyer juste que ça pouvait être dangereux ? Mais c'était à refaire je le referais sans hésiter. J'aurai fait quoi sans toi, moi ? Tu t'imagines ce que t'es en train de me dire ? Et si ça avait été moi qui avais failli me noyer tout à l'heure, tu m'aurais laissé sombrer ?»

La brune avait perdu son sourire, elle était déçue qu'il réagisse comme ça.

« Non, mais tu es sérieux là, Finley ? »

Sans qu'il sache comment elle s'était retrouvée là, une petite algue gluante s'accrochait coûte que coûte à la semelle du soulier droit du grand roux. Celui-ci, la tête baissé, la fixait du regard alors qu'il butait le sol du bout de sa chaussure pour tenter de la faire décollée, en vain. Il n'osait pas regarder Cassie pendant qu'elle s'adressait à lui, mais il percevait parfaitement son ton outré, blessé, déçu... Le torrent d'émotion que lui transmettait la brunette par ses paroles fut trop pour ce que l'égo de Finn, déjà mal en point, pouvait endurer.
Il senti son visage irradier d'une chaleur typique qu'il détestait, signifiant qu'il devait vraisemblablement être cramoisi et avoir l'air d'un idiot. Rougir de la sorte le frustrait encore plus car en plus d'avoir l'air ringard, il avait l'air de perdre la face, d'avouer ses torts et sa culpabilité. Les mots dures qu'il avait adressés à Cassie étaient sortis tous seuls de sa bouche, sans passer par le filtre de ses pensées, sans qu'il puisse les retenir, mais ça il ne voulait pas qu'elle le sache. Il était frustrer sur le coup, il avait eut peut et s'était emporté, mais l'avouer, c'était montrer qu'il avait fait une erreur et ça, il avait de la difficulté à l'admettre. Surtout devant Cassie. Il ne voulait pas perdre la face devant une fille comme elle, ni avoir l'air de l'idiot ringard qu'il avait été toute son adolescence. Tout sauf revivre ce cauchemard... Il voulait être fort et brave, pas une grande chose molle et rougissante, si faible qu'il avait besoin de se faire sauver.

«Mais c'était à refaire je le referais sans hésiter. »

Voilà, elle en remettait. Elle n'avait pas froid aux yeux, elle. Elle sauvait les gens, elle. Elle était belle et courageuse. Elle ne rougissait pas comme un lâche. Finn piocha de plus belle par terre pour tenter de déloger l'algue qui tenait bon.

«Tu t'imagines ce que t'es en train de me dire ?  Et si ça avait été moi qui avais failli me noyer tout à l'heure, tu m'aurais laissé sombrer ?»

FOUTUE ALGUE! Finn donna un grand coup de pied colérique au sol, faisant s'envoler plusieurs galets au loin. Il releva la tête précipitamment et serra violement la mâchoire pour tenter de reprendre contenance et de passer incognito le fait qu'il venait définitivement de perdre patience. Surtout, avoir l'air fort, ne pas montrer qu'il avait eut peur. Les filles aimaient les hommes forts et protecteurs, pas les poltrons.

«Bien sûr que non, je ne t'aurais pas laisser couleur au fond du lac, qu'est-ce que tu crois, Goldstein! Non, mais, franchement, je sais me débrouiller! Je t'aurais sauver en trois secondes et quart, quoi! J'te dis simplement que tu n'aurais jamais du plonger dans le lac glacé! C'est dangereux pour une fille, une fille... une fille comme toi!»

Le roux marqua une pause dans son discours pour reprendre son souffle

« Et puis j'm'en serais très bien sorti sans ton aide, hein, ce n'est vraiment pas la peine de t'enfler la tête avec ça! J'avais ma baguette prête à lancer un sortilège, tu as juste été plus rapide et bien plus efficace! Je n'ai pas besoin de toi pour me sauver, Goldstein»

Finn jeta un regard rapide sur son pied droit. L'algue était toujours là, visqueuse, verdâtre. Qu'elle aille se faire foutre, cette là! Finn fit la grimace et regarda Cassie droit dans les yeux, l'air impertinent.

Citation :

Désolée pour le retaaaaard! Et puis c'est un peu cours, mais c'est un moment charnière et je voulais te laisser une marche de manœuvre pour la réaction de Cassie. Si tu préfère, j'allongerai.

+ Je sais pas trop si j'ai trop caricaturé le côté macho où si c'est vraiment comme ça que ça se passe dans la tête d'un mec, mais bon. Finn il est bête et stupide parfois xD

Cassie prenait très mal la réaction de Finn, elle ne s'attendait pas à ce qu'il la félicite d'avoir risqué sa vie pour sauver la sienne, mais tout de même, elle aurait espéré un minimum de gratitude. Il est vrai qu'elle n'avait pas vraiment réfléchis, elle s'était jetée tête la première dans une eau glacée quand elle avait que le rouquin ne remontait pas. Elle s'était tellement inquiété qu'elle n'avait pas pensé aux conséquences qui auraient pu s'avérer dramatique, il est vrai qu'elle aurait pu y rester, mais ce n'était pas le cas. C'était ça le plus important, non ? Ils étaient sains et sauf tous les deux, voilà ce qui intéressait la brune et non pas l'ego mal placé de St-James. Pourtant, un petit sourire vint se dessiner sur son visage quand Finn se décida à parler de nouveau. Enfin au début, elle trouvait ça mignon qu'il puisse s'emporter ainsi lui avouant qu'il l'aurait sauvé en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire. *Ah les hommes * pensa la jeune femme. Cependant, son sourire se fit vite la malle avec la suite des propos du LITRIU. Alors, comme ça, c'était dangereux pour une fille de plonger dans le lac et puis quoi encore. Et il osa même ajouter « pour une fille comme toi » l'anglaise sentit la colère l'envahir, comment osait-il ? Cassie avait particulièrement horreur de ce genre de discours, elle y avait eu le droit toute son enfance avec sa mère qui lui disait à longueur de journée qu'une fille comme elle ne devait pas faire-ci, ou faire ça. Jamais elle n'aurait pensé qu'un jour Finn aurait été capable de lui sortir une chose pareille, elle le pensait au-dessus de tout ça.

« Comment ça une fille comme moi? » lâcha-t-elle.

Cassie avait de plus en plus de mal à contenir ses émotions. Finn se montrait de plus en plus désagréable, elle ne l'avait jamais connus comme ça, habituellement le jeune homme était très gentil avec elle, attentionné et différent en quelques sortes. Là, il se conduisait comme le premier abruti venu. En plus de ça il en rajouta une couche. Lui disant qu'elle prenait la grosse tête parce qu'elle l'avait sauvé, qu'il aurait très bien pu se débrouiller tout seul. Cassie tiqua sur le fait qu'il utilisait son nom de famille et cette fois-ci ce n'était pas un jeu, comme elle pouvait le faire pour le taquiner. Non, là c'était beaucoup plus blésant. Il cherchait à la vexer, c'était certain. L'espace d'un instant se fut la tristesse qui remplaça la colère sur le visage de Cassie, elle ne comprenait vraiment pas la façon d'agir du rouquin. Sa baignade forcée avait dû lui retourner le cerveau, elle ne voyait pas d'autre explication. Elle pouffa de rire, d'un rire sans joie.

« Te débrouiller seul ? Tu veux rire ? Tu était déjà inconscient quand je t'ai trouvé, t'avais l'intention de lancer un sort comment en étant à moitié mort ? Tu m'expliques. Tu n'es vraiment qu'un idiot St-James ! » dit-elle avant de se relever.

Il avait réussi, elle était hors d'elle. En plus de ça, il la fixait, Cassie soutint son regard, elle n'avait pas l'intention de le laisser gagner, si lui avait un ego, elle aussi et elle ne le laisserait pas le bafouer comme ça.

« Un véritable idiot qui mériterais de rester au fond du lac tient. Sur ce coup tu as raison, jamais je n'aurais dû risquer ma vie pour toi, vu comment tu me traites tu ne le mérites pas.. »

La brune lui jeta un regard noir, plein de colère, mais aussi de déception, avant de tourner les talons. Elle alla attraper son sac, laissant son carnet à dessin sur le sol. Sur le coup elle n'y avait pas fait attention. Une fois son sac sur son épaule elle partit vers le chemin qui devait la ramener vers le village, sans un regard en arrière, la tête haute. Jamais elle n'aurait dû l'inviter à passer du temps ensemble, c'était bien l'idée la plus folle qu'elle avait eu. Plus jamais elle n'adresserait la parole à cet imbécile de St-James et qu'il revienne à se noyer devant elle, elle le laisserait manquer d'oxygène, après tout, comme il le disait si bien, ce n'était pas pour une fille comme elle ce genre de choses.

Spoiler:

Il avait réussit, il ne savait absolument pas par quel miracle, à soutenir, l'air impertinent, le regard de Cassie pendant qu'elle lui répondait. Bien que d'apparence, il ait l'air d'être en parfait contrôle de la situation et parfaitement à l'aise dans cette querelle naissante, mais pourtant son esprit était complètement vide. Il ne pensait à rien, rien du tout. Toute les fibres de son corps étaient occupée à tenter de garder une figure composée et à fixer la brunette s'empourprer et lui crier à la tête. Quand celle-ci lui tourna le dos pour rentrée à St-Barnaby seule, hors d'elle, Finn passa de longues minutes à fixer sans bouger le vide où elle s'était tenue, quelques instants plus tôt. Son cerveau continuait d'être absent, comme s'il était dans une sorte de ouate étouffante qui l’empêchait de produire la moindre pensée constructive.

Le choc avec la réalité ne vint que plus tard, quand il sembla finalement être apte à sortir de sa léthargie. Ce fut douloureux. Très douloureux. Une douche glaciale lui rappelant avec une exactitude malicieuse à quel point il s'était comporté comme un con. Putain de merde de putain de merde de putain de merde de putain de merde de putain de merde de putain de merde de putain de merde. CE QU'IL ÉTAIT CON PARFOIS. Le roux, reprenant possession de son corps, donna un formidable coup de pied dans les galets jonchant le bord du lac, traduisant en un geste frustre toute la rage qui s'était soudainement déversée en lui. Le bruits que fit les galets en retombant accompagna la litanie de jurons qu'il continua à pousser pendant un bon moment encore, criant à tue tête, insultant montages et oiseaux. Il s'en voulait à un de ces points! Il n'y avait pas de mot... Il balaya du regard les alentours, partagé entre la haine irrationnel qu'il éprouvait présentement envers lui-même, et la dévastation dans laquelle le mettait l'idée de Cassie ne lui adressant plus jamais la parole. Une sensation terrible, viscérale.

Aussi soudainement qu'il s'était mis à crier, il se tut ensuite pour tomber dans une sorte de marasme intellectuel, ressassant constamment les derniers évènements, ce qu'il avait dit ou fait. Il en vint rapidement à la conclusion que la situation était irréparable. Il avait perdu Cassie. Et c'était sa faute.

Il retomba dans un état léthargique et se mit à scruter l'horizon de façon machinale, déraisonnable, espérant qu'en fait tout ce qui venait de se passer ne s'était déroulé que dans sa tête et qu'il avait tout imaginé, que Cassie surgirait d'un moment à l'autre et se jetterait dans ses bras en riant. C'est ce faisant qu'il remarque le cahier de dessin de la NIMH, étalé négligemment sur le sol, comme alanguit, attendant qu'on le ramasse. Il s'avança d'un pas raide et d'un geste comateux, s'empara du cahier du bout des doigts précautionneusement, comme s'il allait se brûler les doigts. Il n'osait même pas regarder ce qu'il contenait. Le simple fait de tenir quelque chose qui appartienne à la jeune fille, après leur altercation et la manière dont il l'avait traité, lui semblait criminel, interdit.

Cassie, merde. Je suis désolé. J'ai tout gâché.

Mais les vagues du Loch demeurèrent muette face à son désespoir. C'était trop tard pour des excuses. Ou trop tôt. Il serra le cahier contre son torse avec l'impression qu'il irradiait. Poussant un soupir, il se mit à marcher et s'engagea dans le pénible chemin de retour.

Spoiler: