Pique-Nique Festif


Finn se réveilla en sursaut, le cœur battant à tout rompe, résonant jusque dans ses oreilles. Baillant à s’en décrocher la mâchoire, les yeux gorgé de sommeil, les cheveux dans un état pos-apocalyptique et la taie d’oreiller encore étampée sur le visage, il se releva de moitié et fit un vague geste de baguette pataud pour éteindre le réveille-matin magique situé à côté du lit, cause de son éveil subit. «Nom d’une doxy enragée!» pesta le rouquin en se laissant lourdement retombé sur ses oreillers de plumes. Il referma les yeux dans un ultime effort pour grappiller encore quelques miettes de sommeil, mais en vain. Continuant à maugréer à mi-voix pour ne pas déranger ses compagnons de dortoir, il fit une tentative d’extraction du lit. Il était, habituellement, une personne matinale et il aimait se lever tôt, alors que le château était encore calme et que le soleil étirait ses rayons lumineux au travers des vitraux du Grand Hall, projetant des myriades d’arc-en-ciel qui se réverbéraient sur les murs de pierre. Il aimait les réveilles matinaux, mais seulement dans la mesure où il ne s’était pas couché à l’aurore la veille, comme c’était précisément le cas. Devant faire face à une fin de session particulièrement ardue et exigeante, Finn, trop occupé à tenter de finir tous ses devoirs pour les dates prévues, avait complètement oublié qu’il avait promis à quelques amis croisés dans le Sor-Thé-Lège qu’il les joindrait, ce week-end, pour un pique-nique au bord du lac.

Il avait été tenté, maintes fois, de revenir sur sa décision et de se décommander, mais il s’était souvenu à temps qu’il s’était lui-même proposer cuisinier officiel du projet, comme si son travail d’aide-cuistot au Régal de Merlin ne lui permettait pas déjà de cuisiner à satiété… Il s’était donc fait violence et avait décidé de venir malgré tout, ne pouvant se résoudre à laisse ses amis mourir de faim. Il avait ainsi mis les bouchées doubles pour finir tous ses travaux scolaires à temps et avoir le temps de préparer un pique-nique digne de ce nom. La veille, terminant une dissertation sur l’importance des bézoards au cours de l’histoire, il avait entendu retentir les douze coups de minuit et s’était rué vers la cuisine pour tout préparer. Il s’était démené comme un diable, heureusement avec l’aide précieuse des quelques elfes de maison qu’employait St. Barnaby, et avait réussit à terminer le tout avant que le soleil ne pointe le bout de son nez à l’horizon. Il s’était ensuite effondré dans son lit et avait, lui semblait-il, à peine fermé les paupières que déjà, il était forcé de les rouvrir, gracieuseté du son strident du réveille-matin. Il était pourtant près de dix heures et la matinée était donc déjà bien entamée, mais sa nuit mouvementé l’avait réellement épuisé.

C’est donc en bougonnant qu’il fini de se mettre debout, enfila la première chose qui lui tomba sous la main, ne prenant pas la peine de vérifier si les couleurs s’agençaient et quitta la pièce après une courte toilette. Il regarda sa montre. Par Merlin, c’est qu’il allait être en retard en plus! Il se mit à courir vers les cuisines où il devait aller chercher le festin préparé la vieille. Il arriva à bout de souffle, mais repartit de plus belle, portant cette fois-ci le plus immense (et certainement le plus lourd également) panier d’osier que la terre eut jamais porté. Ayant tellement à cœur de ne faire attendre personne, l’idée d’utiliser un sortilège pour alléger le tout n’effleura même pas l’esprit du rouquin qui arriva en courant toujours au Crachat de Strangulot, le lac à côté duquel ils avaient prévu pique-niquer. Quelques personnes étaient déjà arrivées et discutaient calmement entre elles. Arrivant tel un bolide au milieu du groupe, saluant les gens présent d’un «Hey» étranglé, Finn, n’en pouvant plus, jeta plus qu’il ne déposa le panier d’osier par terre, puis il se jeta tout habillé dans le lac, n’en faisant ni une ni deux.

«Putain que c’est glacial ce truc!»

Quelques secondes à peine après s’être jeté dans l’eau, le rouquin en ressorti aussitôt, grelottant mais calmé, appréciant d’autant plus la chaleur bienfaisantes des rayons de soleil qui commençaient à poindre au travers des nuages.
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Monie se réveilla le matin, tranquillement allongée sur le dos, la tête bien enfoncée dans son oreiller. Elle ouvrit les yeux calmement, et soupira d'aise. Elle n'était ni une lève-tôt, ni une lève-tard. Lorsque son quota de sommeil était atteint, elle s'éveillait tout en douceur, sans éclat, sans hurlement, sans déception. Oui, le réveil matinal était bien la seule chose que Monie savait faire paisiblement.

Elle repoussa ses draps et se redressa lentement sur ses oreillers. Elle s'étira, ouvrit les rideaux de son lit à baldaquin et observa le réveil-matin qui lui indiquait qu'il était aux environs de neuf heures. Satisfaite, Monie jeta un coup d’œil par la fenêtre, et observa avec bonheur le soleil qui lui chatouillait le visage avec ses rayons. Souriant un peu bêtement – il faut l'avouer – Monie se leva et se dirigea vers la salle de bain, ne faisant en aucun cas attention à ses camarades, qui dormaient encore pour certaines. Se débarrassant de son tee-shirt XXL qui lui servait de pyjama, la jeune fille entra dans la cabine de douche et fit jaillir un jet d'eau brûlant (c'était toujours comme ça, avec elle : elle se sentait obligée de se brûler au premier degré à chaque fois qu'elle prenait une douche ou un bain). Lorsqu'elle s'attaqua au nettoyage de ses cheveux, Monie se demanda quel jour on pouvait bien être. C'est alors qu'elle fut victime d'une illumination : c'était le jour du pique-nique ! Le fameux pique-nique dont lui avait parlé Alistair, et où elle avait promit de se rendre.
En pensant à Alistair, Monie se raidit. Ce qu'elle pouvait détester ce moment, le matin, où tout ce qu'on a oublié durant la nuit vous revient en plein dans la figure !

La jeune fille essora ses cheveux et sorti de la cabine. Alistair... Elle se sentait gênée en y repensant. Pourtant, ce n'était pas de sa faute ! Ça lui était tombé dessus comme une fiente de pigeon sur un pain au chocolat. Comment était-elle sensée réagir à ça ? Sûrement mieux, mais Monie n'avait pas l'habitude d'être douce et agréable. Soupirant d'agacement, et nettement moins de meilleure humeur qu'à son réveil, Monie enfila la petite robe d'été bleu pâle qu'elle avait prévue de porter. Elle coiffa ses cheveux rouges, souriant devant cette couleur saugrenue qu'elle aimait tant, essayant de chasser de ses pensées ses ennuis sentimentaux.

Fredonnant doucement, elle enfila de nombreux bracelets de tissus ainsi que quelques colliers multicolores. Elle ajouta un ruban tressé marron dans ses cheveux, de grosses boucles d'oreille agrémentées du signe peace and love, et chaussa une paire de lunettes de soleil petites, rondes et bleues. Elle avait décidé de s'essayer au style hippie. Ultra colorée, pimpante, fraîche et vitaminée, la jeune Litriù hésita à aller au pique-nique pieds nus. Avec regret elle décida qu'elle se devait d'apparaître un minimum civilisée. Elle choisit donc une paire de sandales quelconques, s'empara d'un carnet à dessin et d'un crayon, et sorti de son dortoir. Elle y retourna bien vite pour récupérer un sac remplis de friandises sorcières et moldues.
Avec déception, une fois en dehors de l'établissement, Monie se rendit compte que le soleil s'était fait la belle, jouant à une partie de cache-cache improvisée avec les nuages. Elle pria pour qu'il refasse bien vite son apparition et avança gaiement vers le lac. Monie sourit en repensant au nom du lac : le Crachat du Strangulot. Ça ne donnait vraiment pas envie de se baigner dedans ! Elle voulut se frapper le front quand elle réalisa qu'elle avait oublié son maillot de bain. Non mais quelle cruche ! Tant pis, de toute façon, elle n'aimait pas se baigner tant que ça.

Elle arriva au lac, et s'aperçut bien vite qu'elle ne connaissait pas les quelques personnes présentes qui la dévisageaient en fronçant les sourcils. Quoi, ils n'aimaient pas les couleurs ? Haussant les épaules, Monie alla déposer son sac de friandises sur une table qui avait été installée, disposant les bonbons et sucreries en tout genre. Elle alla ensuite s'installer au bord du lac. Elle enleva ses sandales et plongea les pieds dans l'eau plutôt froide. En espérant que personne ne soit prit de l'idée farfelue de la pousser, elle entreprit de se saisir de son carnet, et de commencer un vague croquis du lac et des environs.
Absorbée par son travail, elle ne vit pas le jeune homme courir vers elle et se jeter brutalement dans l'eau, l'éclaboussant allègrement. Surprise, elle releva la tête, ne faisant même attention à son dessin qui était fichu, désormais. Une tête rousse émergea de l'eau, en hurlant :

« Putain que c'est glacial ce truc ! »

Prise d'un fou rire, Monie observa Finn St-James, a qui elle avait déjà parlé, sortir de l'eau en grelottant.

« Mais qu'est-ce qui t'a prit, enfin ? Une folie soudaine ?»

Riant de plus belle, elle ne remarqua même pas que le soleil avait refait son apparition.

Deux jours. Deux jours que Yasmine, entre les cours et le soir, passait de nombreuses heures dans les cuisines du Collège – spécialement rendues disponible pour les étudiants en vue du grand pique-nique – à travailler sur diverses préparations pour la concoction des desserts qu’elle avait prévu apporter pour l’événement. Des tartes, des gâteaux, des coupes fruitées, des choux à la crème, des macarons, et cetera. Voilà l’ampleur de la tâche que la jeune étudiante s’était donnée. L’aigle fière avait toujours aimé faire de la pâtisserie et Katherine lui avait enseigné tout son savoiret avait mis à sa disposition tous les livres que contenait la bibliothèque familiale. Yasmine avait aussi parcouru les rayons de Poudlard et de St-Barnaby au cours des années à la recherche de nouvelles petites merveilles. La NIHM s’était couchée vers minuit la veille de la date limite de préparation afin de s’assurer que tout soit prêt, ou que les dernières choses à faire soient faites durant la nuit par des elfes de maison travaillant aux cuisines de l’établissement.

Le grand jour arrivé, Yas se réveilla vers huit heure et se glissa sous la douche immédiatement afin d’être toute propre pour cette journée qu’elle voulait parfaite. C’est vêtut d’une jupe courte noire parcourut de lignes verticales argentés très fines et d’un bustier rouge grenadine très légèrement transparent qu’elle prit la direction des cuisines avec un sac sur l’épaule et des sandales de cuir noires aux pieds. Sous ses vêtements, elle portait un bikini très simplement rouge framboise qui s’harmonisait à merveille avec la couleur de son bustier.

Aux cuisines, elle s’assura que ses desserts étaient prêts et les protégea tant qu’elle le put des dégâts futurs – eau, chaleur et cetera – avant de quitter l’endroit avec ses petites merveilles la suivant à coups de sortilèges ou d’elfes de maison offrant le transport jusqu’au lac.

Elle arriva au lac finalement et fut à même de constater que l’endroit était parfait pour la chose et qu’il serait facile de faire apparaître quelques tables pour pouvoir poser les desserts sans qu’ils ne soient dans le sable ou l’herbe. .Ainsi, elle s’organisa pour faire apparaitre deux tables sur lesquelles elle disposa des tartes « Délice aux fruits », des tartes à la mousse de chocolat, des tartelettes diverses (citrons, mangues et chocolat, etc), une grande génoise vanille glacée d’un glaçage arômatisé à l’amaretto, une grande génoise au chocolat glacée d’un glaçage arômatisé à la menthe, des coupes de fruits frais et cetera. En bout de chacune des deux tables, elle disposa des plateaux de petits biscuits sortis tout droit de ses souvenirs d’enfance et que personne n’aurait vu auparavant elle en était convaincue. Même Walter n’avait jamais goûté cela, du moins pas chez elle puisque personne n’en avait refait à la maison depuis le décès des parents de Yasmine (1). La jeune femme disposa aussi, à côté des plateaux de biscuits des coupes de crème sentant la vanille et parsemées de cannelle, raisins secs, pistaches, abricots séchés, noix de coco râpée sucrée et tranches de bananes fraîches (2). Ça aussi s’était un souvenir d’enfance dont elle avait retrouvé la recette en parcourant les notes de sa mère cachées dans la petite maison familiale du domaine Knight.

Deux desserts égyptiens parmis une tonne de desserts plutôt européens. Une petite touche de ses propres racines, une petite attention particulière. Yasmine regarda les deux tables en les embrassant du regard avant de sourire, satisfaite. C’était parfait. À son avis du moins et elle ferait ravaler sa langue à quiconque critiquerait son travail des derniers jours et l’attention qu’elle avait portée à chaque détail. En regardant son œuvre, la future médicomage remarqua Monie et Finley... Finley qui... était dans l’eau totalement vétut... Elle ne put s’empêcher de sourire en le voyant.

- Bonjour vous deux, dit-elle assez fort pour qu’ils l’entendent étant donné qu’elle était un peu plus loin. Vous allez bien j’espère ?

Elle se rapprocha après avoir mis un sort d’alarme sur les deux tables de desserts. Ce sortilège s’activerait automatiquement si quelqu’un autre qu’elle ne touchait les tables ou un dessert s’y trouvant. Ce n’était pas le temps des desserts après tout.

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HORS-JEU

(1) : Ménenath : Petites boules de pâte à biscuits farcies d’une pâte de dattes fraîches mélangées à du sucre vanillé et du beurre et cuites au four avant d’être saupoudrées de sucre glace.

(2) : Sahlab : Un mélange de lait, sucre, crème de riz et grains de vanille épaissi à feu doux avec de la fécule de maïs et versé dans des coupes à dessert avant d’être parsemé de cannelle, pistaches, raisins secs, noix de coco râpée sucrée, abricots séchés et tranches de bananes.

Notez, s'il vous plaît qu'il s'agit de desserts égytiens et que, donc, vos personnages ne connaissent pas nécessairement cela... en fait, il y a de fortes chances qu'ils ne connaissent pas du tout.

...

Pour une fois qu’il faisait soleil. Pour une fois que les nuages s’étaient dissipés, laissant entrevoir la beauté du ciel bleu et les rayons de l’astre solaire. Parce que, autant l’Écosse était un pays magnifique où il faisait bon vivre et d’où on était fier de venir, ce n’était pas l’endroit le plus ensoleillé du monde. L’air était souvent lourd d’humidité, des semaines entières de nuages et de pluie pouvaient s’enchaîner. Mais lorsque le temps s’éclaircissait, c’était juste magnifique. Une brise apaisante calmait l’effet parfois corrosif des rayons insistants, les couleurs de la nature étaient tellement plus vives que lorsqu’il faisait gris, ça sentait l’été. Un pique-nique avait été prévu pour cette journée là depuis au moins une semaine, déjà, et l’inquiétude que la température empêche le bon déroulement de l’activité s’était imposée dans l’esprit de Walter. Mais alors qu’il était appuyé sur le bord de la fenêtre, pipe au coin des lèvres et bras croisés sur son torse nu – il sortait à peine du lit – il savait que cela allait être une magnifique journée. Pas de nuage à l’horizon, le chant enjoué et mélodieux des oiseaux parvenant à ses oreilles par la fenêtre entrouverte… Il avait déjà hâte d’y être, même s’il avait quelques choses à préparer avant de pouvoir se rendre au Crachat de Strangulot, lac qu’il avait apprivoisé dès ses premières semaines à St-Barnaby à son arrivée presque cinq ans plus tôt.

Une fois le contenu de sa pipe complètement réduit en cendre, il la vida et la nettoya d’un sortilège puis la rangea dans sa précieuse tabatière. C’était sacré; commencer la journée avec une dose de tabac, à regarder dehors. Presque aussi sacré son thé Earl Grey matinal. Le jeune homme se dirigea vers sa commode, l’ouvrit et, après l’avoir fouillée des yeux, en sortit un t-shirt gris foncé aux manches s’arrêtant aux coudes ainsi qu’un maillot de bain format short long, noir avec de légers motifs tribaux gris et blancs. Il posa les vêtements sur son lit puis, sans plus attendre, il se dirigea vers les douches. Son passage sous le jet d’eau chaude fut bref, juste le temps de bien se laver et de se raser; il avait des choses à faire. Une fois sorti, il attrapa une serviette, la noua à ses hanches après s’être séché rapidement les cheveux puis revint vers son lit pour enfiler ses vêtements. Il passa ses sandales noires à ses pieds, agrippa sa baguette et sa tabatière puis sorti des dortoirs pour se rendre au café étudiant.

On l’avait autorisé à se servir de la cuisine – petite mais efficace – du Sor-thé-lège pour préparer les salades qu’il emmènerait au pique-nique. Presque terminées, celles-ci reposaient dans de grands plats en plastique refermables, dans le large frigo du café. Il ne lui restait qu’à finaliser quelques détails, à préparer les cocktails prévus puis il serait prêt à se rendre au lac. Le jeune homme saluant la demoiselle qui se trouvait derrière le comptoir d’un signe de main et d’un sourire timide, lui expliqua pourquoi il était là puis pris place derrière le comptoir, assez à l’écart. Il n’aurait surtout pas voulu la gêner de sa présence. C’est donc tout discrètement que le noiraud ajouta les sauces à ses salades – une salade de pâtes, de légumes frais et de pesto et une salade de pommes de terre crémeuse au bacon - puis commença la préparation, dans de grands contenants, de ses cocktails. Lorsqu’il eut tout terminé, trois grands pichets reposaient au fond d’une boîte; un pichet de rhum, cola et citron vert, un pichet de Cosmopolitain (vodka, triple sec, jus de canneberge et jus de citron vert) et un pichet de limonade alcoolisée, tous les trois attentivement identifiés. Une fois que tout fut en place, il lança un sortilège habile sur ses victuailles, s’assurant d’avoir assez d’assiettes, de verres et de couverts en plastique pour tout le monde – et plus encore –, puis les fit léviter derrière lui alors qu’il prenait la direction de la sortie du collège.

Walter sourit en coin en remarquant au loin les deux tables pleines de dessert près de l’endroit où se trouvaient quelques-uns des gens inscrits au pique-nique. Yasmine avait fait les choses en grand, comme d’habitude. Elle se tuerait à la tâche, cette fille. Plus il s’approchait, il remarquait même des desserts qu’il n’avait jamais vu avant. Deux en particulier, qui ne lui disaient absolument rien. Il fallait qu’il se rappelle d’essayer ceux-là en premier. Il remarqua ensuite la silhouette – et les cheveux - de Monie, jeune femme qu’il avait appris à connaître ces derniers jours. Les situations dans lesquelles il s’était mis avec elle étaient des plus inusités et ça l'avait un peu effrayé au début. Elle était intéressante, jolie et puis… elle embrassait bien. Dieu qu’ils avaient trop bu, ce soir-là. Il n’imaginait rien du tout avec elle, et il était encore plutôt timide lorsqu’elle était là, mais le courant passait bien. C'était une bonne candidate pour une future amie proche, puisque les chances que leurs écarts ça se reproduisent étaient quasi nulles, et ça ne lui déplaisait pas forcément. Il y en avait une autre. Qui le rendait encore plus heureux et plus confus que jamais dans sa vie. Valait mieux éviter les situations complexes tant qu'il n'était pas certain de ce qui se passait avec sa belle amie Slave. Bref... Yasmine, pour sa part, était toujours aussi bien mise et adorable. C’était à croire que cette université ne logeait que des belles filles. Il ne s’en plaindrait pas.

Arrivant près du petit groupe, Walter sourit, sincère, et salua toujours le monde d’un signe de main. Il s’approcha des tables de desserts puis, dans un sortilège silencieux, posa les deux salades, les assiettes, les couverts (ustensiles pour les Québécois) et les verres de plastique, en plus des trois cocktails sur une table presque vide, où se trouvaient déjà des friandises et des croustilles. C’était sans doute Monie et Alistair qui avaient apportés cela. Tous les contenants étaient réfrigérés à l’aide d’un sortilège, évidemment, ce qui permettait aux aliments et aux breuvages de rester frais. Satisfait de la disposition des choses, il s’approcha d’abord de Yasmine et vint la serrer brièvement dans ses bras en guise de salutation. Il se renseigna sur son état en quelques mots puis passa ensuite à Alistair, à qui il serra la main. C’est en s’approchant de Monie avec l’intention de la surprendre qu’il remarqua que Finn était déjà à l’eau. Walter ne put retenir un rire franc en le voyant puis fut aussitôt pris de l’envie de faire la même chose. Il sourit à la rouquine, lui décochant un bref clin d’œil avant de retirer son t-shirt, dévoilant son torse étonnamment bien ciselé. Étrangement, on ne s’attendait pas de lui à ce qu’il soit musclé, mais c’était le cas. Il plia soigneusement le vêtement, enleva ses sandales puis ses lunettes qu’il rangea dans son étui avant d’enlever sa tabatière et sa baguette de dans ses poches, laissant le tout près d’où la Litriù était assise.

« Les cocktails sont sur la table, les verres sont à côté, servez-vous! Moi, je saute à l’eau. »

Puis, joignant le geste à la parole, Walt fit quelques pas rapides sur le quai qui s’étendait vers le lac et plongea habilement dans l’eau froide.

Finn fit quelques pas hors de l’eau, frigorifié, les vêtements dégoulinant de l’eau froide du Crachat de Strangulot. Ouf! Pour calmer le rythme cardiaque et faire descendre la température corporelle, l’idée s’était révélée efficace, à n’en pas douter. Peut-être un peu trop cependant. Il s’était bien douté au départ, que la température de l’eau serait fraiche, mais jamais à ce point! Merlin! S'il ne choppait pas une grippe ou un rhume après ça, il était le roux le plus chanceux d'Écosse! Pour l'instant, il avait l’impression que ses doigts s’étaient transformés en dix gros glaçons, son nez en un iceberg forma mini, sans parler de ses pieds qui élançaient douloureusement à cause du froid. Un frisson le parcouru de haut en bas alors qu’il mettait les pieds sur la berge, secouant la tête frénétiquement, envoyant des goulettes d’eau glacée aux alentours.

- Tu voulais n'a pas pris de douche ce matin et tu as décidé de remédier à la situation Finn ? Y'a de meilleures méthodes tu sais ! Salut quand même !

En entendant les paroles d’Alistair, le rouquin se retourna vivement vers lui, un large sourire collé aux lèvres, pensant déjà à aux paroles qu’il pourrait lui rétorquer pour le taquiner en retour. La réplique mourut cependant d’elle-même au fond de sa gorge, car soudain une chaleur douce et réconfortante vint se répandre autour de lui. Malgré lui, Finn poussa un petit soupir discret de bien-être. Ahhh! Merlin soit louer, un Sortilège de séchage. De la part de son pote Alistair en plus. Ça c'était inespéré! À n'en pas douter, vraiment, c’était une initiative plus que bienvenue! Finn ravala ainsi le commentaire narquois qu’il préparait. Toujours être gentil avec ceux qui sèchent des dos et empêchent de mourir d’hypothermie.

«Merci, mec! Je te dois la vie»

Reconnaissant, il serra la main de l’ex-serpentard et le remercia du même coup. Finn se tourna ensuite vers le reste des convives qui était arrivés petit à petit pendant qu’il était sous l’eau. Il s’approcha du groupe pour les saluer avec bonne humeur. D’abord Monie, ravissante dans ses vêtements bariolés, Yasmine ensuite, qui s’était encore une fois surpassée en cuisine, puis Elerina qui faisait une drôle de tête en fixant l’eau où elle avait eut le courage de se tremper les pieds. Elle aussi devait la trouver mortellement froide, sans aucun doute. Finn lui adressa un regard compatissant. Il allait terminer sa ronde de salutations par Walter, mais au moment où il allait s’adresser au garçon à lunettes, celui-ci plongea avec grâce dans le lac, ne faisant ni une ni deux, n’ayant pas l’air d’avoir compris à quoi il se mesurait en voyant le roux sortir en courant du froid polaire des flots. Soit, il aurait la surprise lui aussi. À moins que Walter ait une peau résistante au froid. Ça ne l’étonnerait pas, d’ailleurs, car Walter s’était révélé être une personne aux talents assez surprenants, ne serait-ce qu’auprès de la gente féminine. Finn allait vraiment devoir lui demander des trucs par rapport à cela, un de ses quatre. Parce que de son côté, c’était plutôt mort avec les filles. Il n’avait jamais été doué pour être autre chose qu’un bon ami pour elles, alors voir le succès qu'avait Walter à tout les coups lorsqu'il rencontrait des filles, c'était assez mortifiant...

Le géant secoua la tête. Il faisait beau, ils étaient entre potes, pas question de se laisser aller à la mauvaise humeur. Aller le roux, on se secoue! Pourquoi ne pas manger une bouchée, tiens, pour se changer les idées… Manger s’avérait, au fil du temps, une solution efficace dans 90% des problèmes que rencontrait le garçon. Celui-ci décida donc de se diriger vers le buffet improviser. Après avoir installé sur une des tables avec efficience le lunch qu’il s’était contenté de jeter en hâte sur celle-ci tout à l’heure, Finn passa à l’attaque. Se saisissant d’une assiette, il la rempli en hâte d’une foule hétéroclite d’aliments tous plus alléchants les uns que les autres. Il passa lentement devant la table contenant les déserts, salivant d’envie devant des pâtisseries qu’il ne connaissait pas, mais qui dégageait un parfum plus qu’apetissant. Se penchant pour en saisir une, sa main se heurta violement contre une paroi invisible. Il comprit tout de suite de quoi il s’agissait. Décidément, ici, certaines personnes le connaissaient beaucoup trop bien.

«Dit….. yasmiiiiinnnne… est-ce que je peux prendre une de ces pâtisseries qui m’ont, ma fois, l’air su-cu-lentes!»

Yasmine s’était approchée légèrement du lac après avoir activé son sortilège de protection juste question d’empêcher les gens de dévaliser les deux tables de desserts qu’elle avait préparés. La jeune femme n’avait pas l’intention de se baigner préférant de loin rester au sec et en sécurité sur la berge du lac ou sur le quai. Après son arrivée, elle avait aperçu d’autres gens arrivés parmi lesquels se trouvait Walter qu’elle eut tout juste le temps de saluer de la main avant qu’il ne plonge à l’eau. La future médicomage sourit en regardant le grand étudiant de Todhchai nager élégamment. Doucement, elle se laissa glisser au sol pour se retrouver assise dans l’herbe fraîche. Ramenant ses pieds vers elle, Yasmine observa les gens autour d’elle avant de se retourner vers Alistair qui l’avait saluée en la traitant... d’inconnue. Avait-elle bien entendu ce que le jeune homme avait dit... Inconnue... le mot résonna longuement dans sa tête. Il ne se souvenait pas d’elle. Effectivement, elle ne l’avait pas vraiment croisé depuis son entrée à St-Barnaby. Enfin, oui elle l’avait croisé à quelques reprises, mais ne lui avait jamais vraiment parlé.

La fière Serdaigle se souvenait encore comment, à Poudlard, elle avait tendance à le suivre discrètement afin de veiller sur lui et sur sa bonne intégration. À Poudlard non plus elle n’avait pas vraiment eu de contacts avec lui. Enfin, si. À quelques reprises, ils s’étaient croisés dans les couloirs et ils avaient échangé quelques mots, mais jamais vraiment davantage par manque de temps et d’occasion sans doute. Yasmine regarda son ami d’enfance... son ami en fait puisque, pour elle, leur amitié n’avait jamais pris fin malgré le temps passé sans contact. Elle n’avait pas eu l’occasion de le voir vraiment depuis son entrée au Collège et elle avait considéré qu’il était assez grand pour ne pas avoir besoin d’elle alors elle ne l’avait pas suivi comme elle en avait eu l’habitude pendant les premières années à Poudlard. L’étudiante avait préféré le laisser faire tout seul. Maintenant, elle le regardait et ne put s’empêcher de constater qu’il avait veilli, que son visage avait pris des traits plus adultes, plus... forts. Et qu’il avait vieilli pour devenir un jeune homme plutôt charmant... vraiment charmant à vrai dire...

Lentement, elle se rapprocha de lui et lui tendit la main en souriant comme le ferait une inconnue à quelqu’un qu’elle rencontre. Yasmine avait l’air très sérieuse, malgré le fait qu’elle se retienne d’éclater de rire.

- Bonjour!, dit-elle d’une voix mélodieuse, je m’appelle Yasmine. Et toi c’est Alistair Goldstein. Nous nous sommes rencontrés il y a..., elle marque une légère pause, calculant mentalement,... il y a plus de quinze ans, alors que j’avais quatre ou cinq ans. C’était lors d’un souper organisé par tes parents et où ma mère et mon père, Edward Knight, ainsi que mon grand-père, Théodore Knight, se trouvaient avec des collègues du Ministère et d’autres gens.

Elle regarda Alistair profondément avant de poursuivre.

- On a passé nos soirées ensemble plusieurs fois pendant que tes parents et ma famille participaient à l’un ou l’autre des soirées mondaines organisées. Une fois, je me souviens, c’était l’hiver... et nous avions passé plusieurs heures dehors à regarder la neige tomber. Ou encore, quand nous étions plus jeunes et que tes parents avaient installé une pièce où on était surveillé par des elfes de maison et tu étais à cette époque où tu trainais ton dragon bleu en peluche partout. Tu l’aimais tellement. Oh et un été quelques années avant Poudlard, tu as trébuché en courant vers la maison de tes parents pour le repas et tu t’aies fait une blessure qui t’a laissée une petite cicatrice sur l’épaule droite... juste là.

Lentement, elle tendit la main vers l’épaule droite du jeune homme et frôla doucement, à travers le t-short bleu qu’il portait, l’endroit où se trouvait la cicatrice dont elle parlait.

- Enfin, je ne sais pas si elle s’y trouve encore, mais elle y était l’été avant mon entrée à Poudlard, ajouta-t-elle avec empressement.

Elle sourit avant d’éclater d’un rire aussi mélodieux que le chant d’un oiseau,... un oiseau qui chante bien hein!

- Tu te souviens maintenant ?, demanda-t-elle doucement, tu te souviens de la petite fille avec ses deux tresses qui ne se séparait jamais de son cahier à dessin ?

Elle fouilla dans son sac et en sortit ses cahiers à dessin. Au nombre de quatre, ils avaient tous une couverture différente et la couverture de deux d’entre eux étaient couvertes de symboles gravés dans le cuir.

- Il ne me quitte toujours pas, ajouta-t-elle en riant.

Yasmine regarda Alistair en tournant rapidement les pages d’un des deux cahiers qui étaient gravés jusqu’à arriver sur une page qu’elle présenta au jeune homme.

- Tu te reconnais?, demanda-t-elle en regardant la page.

On y voyait Alistair, âgé potentiellement entre treize et seize ans, assis sur le rebord d’une des fenêtres d’une tour de Poudlard avec sa cape de Serpentard tandis qu’il regardait la neige tomber, son visage tourné en partie vers la fenêtre. À ses côtés, on pouvait voir un livre fermé et, en y regardant bien, on voyait qu’il s’agissait de « Numérologie et Grammaire » le manuel d’arithmancie. Également, à travers la neige qui tombait, comme l’image vague d’un souvenir dans l’esprit du garçon, on pouvait voir Alistair très jeune traînant son dragon bleu de peluche. Ces traits de l’image étaient plus flous comme un vieux souvenir et on voyait la neige tomber à travers. La jeune artiste avait été plutôt fière du résultat, même si, désormais, elle avait amélioré ses techniques et l’aurait réalisé autrement. Yasmine avait d’abord griffonné le tout au crayon de plomb pour ensuite repasser les traits corrects à la plume et appliquer la couleur, mais sans chercher à totalement effacer les traits de plomb. Elle avait ajouté des effets afin de rendre la scène encore plus réaliste et que l’on puisse sentir l’atmosphère et l’endroit juste en regardant le papier.

La Nihm laissa le cahier ouvert devant Alistair en souriant toujours et en observant ses réactions.

«Dit….. Yasmiiiiinnnne… est-ce que je peux prendre une de ces pâtisseries qui m’ont, ma fois, l’air su-cu-lentes!»

L’étudiante entendit la voix de Finley sans vraiment l’entendre et dut se concentrer quelques instants afin de comprendre les paroles du jeune homme. Elle ne put s’empêcher de froncer les sourcils en pensant que le temps n’en était pas encore aux desserts. Puis, elle constata, en se retournant, que le style du pique-nique était davantage « buffet ». N’étant pas habituée à cela, elle n’y avait pas pensé. Après quelques secondes, elle prit sa baguette et prononça un Finite Incantatem sur le sortilège qui restreignait l’accès aux deux tables de desserts.

- Oh... oui bien sûr Finley..., dit-elle rapidement en rosissant légèrement.

Yasmine n’avait pas l’habitude des pique-niques.

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