À St. Barnaby tout est possible.

Tout avait toujours été possible… que ce soit des fantômes qui hantaient les couloirs, des monstres qui arpentaient les jardins, une Banshee qui avait élu domicile dans les montagnes environnantes ou l’apparition d’un labyrinthe sans fin dans les tours du vieux bâtiment.  Tout pouvait être plausible et ce n’était que très rarement que les habitants du château terminaient leur journée bouche-bées, ébahis devant un spectacle improbable… puisque, justement, tout était probable.

Mais ça, sincèrement, personne n’aurait pu le voir venir.

Ils étaient pourtant de petits êtres si avenants, gentils et serviables. Toujours prêts à aider à la moindre occasion, toujours prêts à rendre service, même si cela n’était définitivement pas dans leurs tâches quotidiennes.  Mais là, c’en était trop.

En ce frais matin de novembre, les brownies du château, accompagnés de quelques autres créatures comme les fantômes, armures et quelques portraits curieux, s’étaient réunis dans une vieille salle du bâtiment.

L’heure était à la vengeance!

C’en était trop des insultes au moindre mot, c’en était trop de ces étudiants bordéliques qui venaient massacrer leur cuisine, c’en était simplement trop de ces stupides humains malfaisants qui traitaient tous et n’importe qui comme des moins que rien!  Les brownies avaient leur fierté –comme les humains-, ils étaient bien loin d’être des esclaves comme les elfes de maison, non! Ils étaient là par choix, parce qu’ils avaient toujours apprécié l'étrange établissement et son personnel. Pourtant, avec les nouveaux arrivants… ces jeunes sorciers aux caractères flamboyants, tout allaient de travers…

Et c’était inacceptable, ils allaient leur faire payer ou du moins… ils allaient, eux,  bien s’amuser à leur dépend, pour une fois!

Ils leur avaient donc joué un vilain tour… pas besoin de se plaindre à la direction, pas besoin de déranger les Sherrington pour si peu, non, les brownies allaient régler ça à leur façon, à la façon «petit-être-malveillant!».

Une seule et unique note avait été déposée sur le mur, près de la porte du Sor-Thé-Lège, comme mise en garde… mais évidemment, bien peu d’étudiants porteraient attention à ce minuscule bout de papier à la hauteur des genoux.  Mais pour ceux qui aurait pu le voir, à temps ou trop tard, ils auraient pu y lire :