La rentrée ? Ca sent mauvais. Odeur d'autonme qui approche et de vieilles feuilles mortes qui croupissent sur le sol. Odeur de cahiers neufs qu'il faudra remplir de mille et unes notes. Odeur de travail à fournir.

Charliz, d'aussi loin qu'il s'en souvienne, avait toujours considéré que les rentrées scolaires avaient une odeur bien particulière, comparable à celle des chiens mouillés ou des fromages français. En clair : il n'aimait pas ça. Pas étonnant me direz vous, vu son assiduité en cours. Le rouquin ignorait comment il avait fait pour valider sa première année de Cognita et ne cherchait pas à le savoir. Sans doute ses correcteurs, lassés, n'avaient-ils jeté qu'un coup d'oeil rapide à ses copies. Ou peut être avait-il ingurgité du felix felicitis sans s'en rendre compte. Mais compte tenu du travail qu'il avait fourni à l'année, il était étonnant, voir même incroyable qu'il ait réussit à passer en année supérieur.

Il ne se plaignait pas. En rentrant chez lui pour les vacances, l'éternel redoublant s'était vu considéré comme un héros. Ses parents - bien que moldus - avaient finit par se résoudre à l'idée que leur fils n'était pas un adepte du travail et avaient été fort stupéfait de constater qu'il avait réussit son examen. Toute la famille tenait à présent l'établissement Saint Barnaby en haute estime, comme si leurs méthodes de travail avaient réussit à rendre leur fils plus attentif.

Le rouquin revenait donc dans son université écossaise après avoir passé quelques semaines dans son petit village français. Cadeau de ses géniteurs pour ses prétendues heures de travail extraordinaire, il avait une certaine somme de gallions à dépenser en plus de ceux prévus pour ses achats scolaires. C'est le sourire aux lèvres qu'il se lança dans une après-midi de shopping. Très coquet pour un garçon, le jeune homme n'aimait rien de mieux que de faire les boutiques - ou du moins se contentait-il le plus souvent des lécher les vitrines vu ses maigres finances -. Il venait de passer trois heures à Stornoway et ayant acheté ses fournitures pour l'année à venir, il s'apprêtait à retrouver son dortoir quand son regard croisa celui de la boutique de Quidditch.

Non pas que Charliz soit un bon joueur. Durant ses années d'études à Diogène, il avait certes fait partie de l'équipe de Quidditch en tant que batteur, mais son enthousiasme débordant et sa promptitude à frapper fort ayant fracturé la mâchoire d'un de ses co-équipier en début d'année, il était plus souvent resté assit sur le banc de touche qu'autre chose. Il était assez maladroit, Charliz, et mieux valait prévenir que guérir aussi ne joua-t-il pas un seul match. Ce qui ne l'empêchait pas d'admirer ce sport comme tous les sorciers. Les bras prit par un énorme chaudron d’étain, nouvelle acquisition de l'année, remplie de grimoires et de feuilles de parchemins, il fixait la vitrine avec attention. Il se décidait à entrer sans lâcher la devanture du regard quand il heurta quelqu'un. Ou du moins, son chaudron heurta quelqu'un. Il se retourna si précipitamment qu'il fit tomber les livres qu'il contenait sur le pauvre quelqu'un.

" Olala ! " s'écria-t-il en ayant le réflexe de plaquer une main devant sa bouche et de lâcher le chaudron qui avait déjà fait assez de dégats comme ça. Sa voix partait dans les aigus. " Ca va ? Je veux dire, ça peut aller ? Je...?" Il s'était accroupi à la hauteur de l'individu et sous la masse de cheveux blonds, il reconnut le regard perçant d'..." Elerina ! Olala, je suis vraiment, vraiment désolé. Rien de cassé ? "

Elerina soupira une énième fois en contemplant le calendrier qui était négligemment posé sur sa table de chevet. La rentrée approchait à grand pas et ça n’était pas forcément pour plaire à la jolie blonde. Non pas qu’elle détestait les cours, après tout la plupart étaient intéressant, mais pour être honnête, Elerina n’est pas la fille la plus travailleuse qui soit. Loin de là. Or, son choix de carrière lui imposait un travail sérieux et régulier ce qui n’était pas son fort. Et elle s’en était rendu compte lors de l’examen de fin d’année lorsque pour l’une de ses matières favorites, elle avait merdé. Il n’y avait pas d’autre mot. Déçue par elle-même, elle avait décidé de se mettre un peu plus au travail mais n’était franchement pas pressé à le mettre en pratique.

Il était loin le temps de sa première entrée à Poudlard, où elle était si enthousiaste qu’elle avait emmené son père faire ses achats pour la rentrée le lendemain où elle avait reçu sa lettre. Maintenant, elle le faisait quelques jours avant, sans grande envie. Après un dernier soupir, elle finit par se lever et zigzagua entre ses affaires éparpillées dans le dortoir, manquant de glisser sur une chaussette qui traînait. Elle se dit pour la millième fois qu’il serait peut-être temps de ranger avant d’hausser les épaules et de s’habiller en vitesse d’un jean moulant et d’un tee-shirt bleu aux manches trois quart avec un élégant décolleté dans le dos. Et, Elerina n’étant pas Elerina sans talons, elle choisit parmi sa multitude de chaussures, des talons compensés bleus. Se regardant d’un œil critique dans la glace, elle tenta sans succès de discipliner sa masse de cheveux blonds. Elle finit par détourner le regard de ses mèches folles et récupéra son sac avant de sortir de son dortoir direction Stornoway. Elle jeta un coup d’œil à sa montre et secoua la tête dans un geste désespéré, pour changer, il était désespérément tard.

La Ceart se dirigea d’un pas rapide vers Stornoway où elle fit ses emplettes le plus rapidement possible tout en faisant bien attention à son budget. Le but étant de garder de l’argent pour pouvoir aller faire un tour à son magasin préféré, la boutique de Quidditch. Dire qu’Elerina était une fanatique de ce sport était un euphémisme. Dès que quelqu’un prononçait le mot « Quidditch » ou même tout simplement celui de balais, la jeune femme s’emportait, s’enthousiasmait et proposait dans la seconde un match ou un entraînement. Rien ne lui plaisait plus que de voler et poursuivre le vif d’or dans tous les recoins du terrain. Elle préférait le magasin de Quidditch à celui de chaussures, c’est pour dire !

Après avoir acheté de nouvelles plumes et ajouté ce dernier achat au sac qui contenait tous les précédents, elle compta soigneusement les gallions qui lui restait et d’humeur particulièrement guillerette au vu de la somme conséquente qu'elle avait, elle se dirigea d’un pas rapide et énergique, les yeux rivés sur un modèle de balai exposé, sans faire attention où elle mettait les pieds. Mal lui en pris car alors qu’elle s’approchait de la porte, un choc soudain la déconcerta et elle perdit l’équilibre n’ayant que le temps d’apercevoir une longue chevelure rousse avant de finir les fesses par terre. Une douleur se fit sentir sur son bras au niveau de la rencontre entre celui-ci et l’imposant chaudron et sur son postérieur qui souffrait d’un rencontre trop rapide avec notre terre bien aimée –ou moins, dans certains cas-. Elle pressentait l’apparition d’un bleu sur son bras et quelques écorchures devraient être déjà présentes sur la paume de ses mains. Elle commençait à avoir l’habitude des blessures, passant son temps à se mettre dans des positions impossibles et savait reconnaître un bleu avant même qu’il soit là. Elle grogna légèrement de colère, mécontente de finir sur le sol.

Non content de l’avoir fait tomber, le maladroit finit par lui renverser son chaudron dessus et elle émit un nouveau grognement, plus fort cette fois-ci lorsque les livres lui dégringolèrent dessus. Il ne pouvait pas faire attention, non ? Furieuse, elle releva des yeux furibonds, prête à incendier le malheureux qui l’avait renversé quand elle rencontra deux prunelles vertes qui avaient l’air assez confuses. Sa colère se transforma en amusement quand elle vit le jeune homme, qu’elle identifia rapidement comme étant Charliz (difficile en effet de confondre le jeune homme avec quelqu’un d’autre), accroupi devant elle assez paniqué, se mélangeant dans ses propos voulant s’excuser et lui demander comment elle allait.

Elle se releva prestement, sa colère s’étant évanouie à la vue de la gêne du garçon qui n’avait de toute évidence pas fait exprès de la bousculer. Elle ne put s’empêcher de songer qu’elle avait bien fait de mettre des talons compensés car elle aurait eu tôt fait de briser des escarpins dans sa chute –pensée tout à fait incongrue, je vous l’accorde-. La blonde secoua ensuite la tête en réponse au roux tout en s’époussetant.

-Ça va, no soucy, je suis en un seul morceau.

Elle sourit ensuite au jeune Todhchai, récupéra son sac toujours par terre et pointa son chaudron de sa baguette et les livres qui étaient toujours à terre se retrouvèrent en un tour de main dans le récipient.

-Alors comme ça toi aussi tu es venu faire tes achats pour la rentrée ? demanda la jeune femme un léger sourire aux lèvres, puis elle pointa du doigt la boutique de Quidditch. Ça te dit qu’on y entre ? A la base c’est là que je souhaitais aller...

Le chaudron culbutait toujours sur le sol dans un roulis métallique, déversant au passage son contenu sur le sol goudronné : plumes et parchemins s’éparpillèrent dans la rue alors que Charliz toujours accroupi guettait une réaction d’Elerina. Il n’avait croisé la jeune blonde que quelques fois au café étudiant et ne la connaissait pas assez pour définir si elle se mettrait dans une colère noire ou si elle lui pardonnerait sans rancune. L’air soucieux, il l’observait donc en se tordant les mains.

A son grand soulagement, il vit ses yeux s’adoucirent alors qu’elle se relevait d’un mouvement vif. Elle secoua ses longues boucles blondes avec élégance ne put s’empêcher de dénoter Charliz qui admira un instant sa chevelure aux reflets mordorés qu’illuminaient le soleil. Il faudrait lui demander le nom de son après-shampoing, songea le rouquin qui appréciait les cheveux bien entretenus. Il cligna des yeux, sortant de ses pensées alors qu’elle lui affirma d’une voix claire qu’elle était en un seul morceau. Il soupira de soulagement et se releva à son tour. Le masque inquiet qu’il portait quelques secondes auparavant s’était mué en un sourire jovial.

La jolie ceart pointa son chaudron d’un coup de baguette et ses affaires se rangèrent d’elle-même. Charliz hocha la tête. * Elle a du utiliser un sortilège informulé. J’ai jamais été doué avec ces machins moi mais c’est la classe. *

« Merci, fallait pas. Je suis encore une fois vraiment désolé » reprit le rouquin, qui, en dehors de la divination et de l’ésotérisme ne connaissait pas grand-chose à la magie. Durant toutes ses années à Diogène, il sembla à ses professeurs que les connaissances glissaient sur lui sans l’atteindre comme l’eau des plumes d’un canard. Ne travaillant que sa passion et délaissant le reste, le jeune homme était à présent tout bonnement incompétent dans différentes matières telles que la métamorphose ou encore les Sortilèges qu’il ne réussissait qu’une fois sur deux, et encore était-il incapable d’arriver à en exécuter un de forme informulé. Un cancre vous dis-je. Un cancre passionné.

« Oh oui, la rentrée, ça veux dire des réserves d’encre, de parchemins et toutes ces petites choses… » marmonna le jeune homme en ajustant son nœud papillon violet qui ajoutait une touche d’excentrisme à sa tenue déjà colorée par un slim jaune canari et un chandail vert pomme.

Ses yeux s’illuminèrent lorsqu’elle parla de Quidditch. « Tu aime le Quidditch ? » Il faillit dire que cela ne se voyait pas mais se reprit. Elerina avait beau être une fille élégante et de bonne humeur, il ne voulait pas passer pour un gros macho misogyne. « J’étais batteur avant, à Diogène, mon ancienne école. » ajouta-t-il en paradant un peu. Batteur certes, mais souvent sur le banc de touche. Qu’importe ! Il avait été batteur tout de même !

« Après toi je t’en prie. » lui dit-il en lui ouvrant la porte. Il jeta un coup d’œil à son chaudron et afficha une mine perplexe. Puis il finit par hausser les épaules en se disant que tant pis, ce truc avait déjà fait assez de dégats comme ça, qu’il était très encombrant et qu’en plus la rue se vidait. Et il était juste à côté. Et il ne resterait pas longtemps. Et…zut ! Cela faisait bien assez de raisons pour laisser ce fichu chaudron dehors et rejoindre Elena.

Il entra dans la boutique et ses yeux papillonnèrent. « Waouuuw… » souffla-t-il, estomaqué. Son regard dut indubitablement attiré par la vitrine centrale d’exposition où trônait le dernier modèle de balai volant. Il y reconnut la chevelure blonde d’Elerina qui l’admirait déjà en bonne connaisseuse qu’elle devait être.

Elerina ne put s’empêcher de sourire en voyant que Charliz aimait visiblement aussi le Quidditch. Sa voix s’était animée lorsqu’il lui avait demandé si elle appréciait ça et ses yeux pétillaient. Sûrement devait-elle avoir la même tête. Dès qu’on lui parlait de Quidditch, Elerina avait l’impression de redevenir une gamine de six ans devant le sapin de noël. C’était magique. Et heureusement, ça ne se produisait pas qu’une fois par an. Toute excitée par le fait que Charliz semblait lui aussi apprécier le Quidditch, l’étudiante de remarqua pas la surprise du roux quant à sa passion pour ce sport. Elle hocha vigoureusement la tête en guise de réponse, ses yeux remplis d’étoiles.

Quand il lui dit qu’il avait été batteur pour son équipe au collège, ce fut à son tour d’être surprise. Dire que le roux ne semblait pas avoir la carrure d’un batteur était un euphémisme. Le jeune todhchai était tout en finesse et ses traits androgynes faisaient qu’il avait presque l’apparence d’une fille et qu’il en avait un peu l’apparente fragilité. Cependant Elerina ne connaissait que peu le jeune homme, probablement cachait-il sous son chandail vert une fine musculature lui permettant de frapper dans le cognard avec habileté. Toutefois, Elerina était loin d’avoir la retenue du roux, ou du moins tout simplement la politesse.

-Vraiment !? On ne dirait pourtant pas ! S’étonna-t-elle sans penser une seule seconde qu’elle puisse-t-être insultante en disant ça. La surprise passa vite laissant place à une nouvelle vague d’excitation. En plus il jouait !! Ça c’était super cool, elle pourrait lui demander qu’ils aillent s’entraîner ensemble, aller voler. Il n’y avait rien de plus relaxant, de mieux pour se changer des idées, pour se purger que le vol d’après Elerina. C’était une des choses qu’elle préférait faire avec les duels.

- C’est absolument génial ça ! J’ai été attrapeuse pendant mes années à Poudlard, ainsi que capitaine de mon équipe durant une année. Je suis contente de voir que tu joues, ça te dirait qu’on aille voler ensemble, un jour ou l’autre ?

La jeune femme était réellement heureuse de voir quelqu’un qui partageait sa passion et elle était toute fébrile, sautillant presque sur place, voilà l’effet que le Quidditch avait sur Ele. Elle évita de préciser que sa nomination au poste de capitaine avait presque faîte par dépit. Le précédent capitaine avait obtenu ses ASPICS et les autres étaient soit trop jeunes soit trop peu expérimentés pour prendre la relève.

Elle vit Charliz s’avancer vers la boutique et lui tenir la porte. Elle s’avança donc à l’intérieur du magasin non sans avoir lancé une petite remarque moqueuse mais pas méchante sur sa galanterie. Avant d’avoir le regard accaparé par toutes les merveilles qui se trouvaient dans ce magasin, elle eut tout de même le temps de remarquer que l’excentrique roux avait décidé de laisser son arme de destruction massive à l’extérieur. Un sourire amusé fleurit sur ses lèvres et elle ne put s’empêcher de penser que c’était une sage décision. S’il commençait à faire des dégâts dans un tel endroit, qu’il soit adorable ou non, le Todhchai aurait affaire à elle.

Elle détourna le regard du chaudron et jeta un rapide coup d’œil circulaire autour d’elle. Comme à chaque fois qu’elle entrait dans un magasin de Quidditch, elle était émerveillée. Elle inspira à fond et l’odeur du bois et de la cire à balai la fit sourire. C’était beau, c’était magique, c’était le Quidditch. Son regard fut immédiatement attiré par la vitrine principale où trônait un superbe balai. Il venait tout juste de sortir, elle l’avait vu dans un magazine de Quidditch il y a quelques semaines. Elle s’y dirigea aussitôt et s’extasia comme d’autres clients à côté d’elle sur le balai. C’est le Nimbus 1700. Le dernier né de la compagnie Nimbus. La compagnie était au top en ce qui concernait les balais volants et ce depuis le lancement du Nimbus 1001 en 1967. Le balai était en plus de ça esthétique et était délicatement pour un meilleur confort et une pénétration optimale dans l’air. Elerina s’amusa à expliquer tout ça à Charliz quand elle le vit arriver. Peut-être le savait-il déjà, mais Elerina était intarissable à ce sujet et elle continua à disserter sur les qualités du Nimbus 1700 sans réellement se soucier de savoir si le roux écoutait ou non.

[HJ: je suis affreusement désolée pour le retard que j'ai pris.... Surtout pour... euh... cette chose que je te sors. Pardon T.T]