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 23 - Goodbye [Instant-RP Phil/Ara][~V]

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Phillip Harker
Nimh
Phillip Harker
PROFIL Gémeaux

Messages : 134
Réputation : 64
Date de naissance : 17/06/1990
Nationalité : Anglais

Aspiration : Te casser les couilles

Fiche : Toxic

RP en cours : Kiss me, bite me ; l'Épopée Harker/Waldon


RP Terminés : You wear me out
Rock ‘n roll et Happy hours
come on, is there anybody in there? - Abandonné
And I hate you more than life itself - Abandonné suite à mon retour

23 -  Goodbye [Instant-RP Phil/Ara][~V] 67a49823 -  Goodbye [Instant-RP Phil/Ara][~V] Pwx5y523 -  Goodbye [Instant-RP Phil/Ara][~V] F55w23 -  Goodbye [Instant-RP Phil/Ara][~V] 5my923 -  Goodbye [Instant-RP Phil/Ara][~V] Mgve23 -  Goodbye [Instant-RP Phil/Ara][~V] 37xu23 -  Goodbye [Instant-RP Phil/Ara][~V] DbBJmo23 -  Goodbye [Instant-RP Phil/Ara][~V] Kg1223 -  Goodbye [Instant-RP Phil/Ara][~V] J9v3


RPG
Feuille de personnage
Age: 22 ans
Niveau: 5e année Maestria
Baguette Magique: 29 cm, Bois de Saule, Voile de détraqueur

MessageSujet: 23 - Goodbye [Instant-RP Phil/Ara][~V]   23 -  Goodbye [Instant-RP Phil/Ara][~V] Icon_minitimeSam 7 Mar - 3:26

•○◦○•

La salle des loisirs. Surement la salle la plus sous-utilisée et pourtant awesome qu'Ara connaissait. Et comme souvent les mercredi soirs, l'endroit était à peu près vide, même complètement, lorsque la rouquine était arrivée, ce qui lui avait permis de s'auto-sacrer DJ ce soir, se posant sur le sofa non loin du tourne-disque enchanté, enchaînant les musiques de multiples styles différent, mais pour le moment, c'était du Alice Cooper, un choix particulier mais qui ne semblait pas déplaire aux quelques personnes présentes dans la salle.

Ses papilles étaient encore caressées du goût de la Chicha aux fruits de l'un des narguilé et elle en était maintenant à lire un bouquin sur les dragons que sa mère lui avait fait parvenir, une vieille thèse que la rouquine lui avait demandé, curieuse.


(Tenue de la soirée ICI)

•○◦○•

Il n’avait rien à faire ce soir. Littéralement rien. Les stocks de potions et de drogues étaient pleins, l’inventaire fait, les diverses commandes de substance et d’alcool étaient rentrées l’avant-veille au Bloody Ghoul et il avait terminé de tout ranger hier, les cours étaient terminés et il avait terminé de travailler sur les quelques idées qu’il avait eu au courant des derniers mois. De plus, Aglae avait organisé une soirée spéciale au bar et s’était assurée que son collègue n’y mette pas le pied, pour une raison qu’il ignorait. Et même s’il avait d’abord protesté, il savait bien que cela ne servait à rien.

C’est donc un peu vexé que le jeune homme se dirige vers la salle de loisirs, cigarette au coin des lèvres, déterminé à anéantir quiconque voudrait se prendre contre lui au billard. Tellement qu’en entrant, il ne remarque pas même la tignasse rousse de Waldon, se dirigeant droit vers l’une des tables. Bien vite, il trouve quelqu’un qui est prêt à jouer contre lui – une fille, plus âgée, qui travaillait sur un Ultimum à Litriù, jolie mais sans plus (et puis de toute façon il était presque certain de l’avoir déjà vue embrasser quelques demoiselles au BG). Après avoir retroussé les manches de son hoodie au creux de ses coudes, il offre à la brunette l’honneur de briser les boules, son regard d’ambre fixé sur la table alors que, bâton dans une main, il pose les cendres de sa clope dans un cendrier.


(Tenue de la soirée ICI)

•○◦○•

Ara est donc dans sa bulle, tranquille, quand elle finit par sentir la soif l'assaillir. Habituée d'être seule et avec sa tendance à toujours oser, c'était clair qu'elle aurait planqué de l'alcool quelque part. Et c'était exactement ce qu'elle avait fait. La rouquine se lève et pousse un peu le tourne-disque, qui entame une nouvelle chanson, Sympathy For The Devil des Stones.

Après avoir murmuré un sort et tapé trois fois de sa baguette sur une dalle du plancher, celle-ci se déplace et la laisse accéder à un petit trou où se tiennent quelques bouteilles d'alcool variés. Elle en sort une de rhum épicé et referme la dalle. À peine finit-elle de replacer le tourne-disque qu'elle sent des regards avides sur elle... ou plutôt sur la bouteille qu'elle avait remise sur le sofa.

- Hey, feel like sharing?,  demande une brunette à une table de billard.
- Yeah come on, share with your buddies!,  dit un petit blond, tout sourire.

Néanoins Ara ne répond pas de suite, venant de remarquer Harker. Toujours aussi détestablement beau, toujours aussi attirant et cette sensation de chaleur revenant toujours aussi bien à son assaut. Néanmoins elle n'ose pas aller lui parler. Il ne l'a pas fait, lui, alors pourquoi elle le perturberait pendant qu'il est... occupé.

"Y'all beggars, you know that?... Just go get yourselves some glasses, I'm not sharing saliva with you!" dit-elle avec un petit sourire moqueur en retournant s’asseoir.


•○◦○•

L’Anglais est entièrement concentré sur le jeu qui commence devant ses yeux. Il regarde les boules, évalue les possibles trajectoires, profitant de ce moment de stratégie pour prendre une bonne bouffée de nicotine. Une fois qu’il a arrêté son choix sur une manœuvre, il fixe sa cigarette au coin de ses lèvres et se met en place, prenant la position de quelqu’un qui sait ce qu’il fait. Une fois que le bout de son bâton heurte la boule blanche, il réussit à en faire rentrer deux de la même sorte d’un coup. Les épaules bien dégagées de fierté, il tente un second coup mais échoue, laissant le tour à la brune qui, elle aussi, semble bien concentrée.

Et c’est à ce moment-là que l’attention de la pièce presque entière se dirige vers le tourne-disque. Alors que le châtain aspire un autre coup de fumée, il lève les yeux à son tour et remarque Arabella -  qui lui semble particulièrement petite entourée de tant de gens -, bouteille de rhum à la main. Il ne retient pas un sourire de venir s’accrocher au coin de ses lèvres alors qu’il reste attentif à ce qui se déroule devant lui. Sa cigarette prise entre ses doigts, il dépose son bâton de billard contre la table et s’accroupit à côté de celle-ci. Il promène sa main en dessous quelques secondes puis, triomphant, se redresse, une bouteille de Jack presque pleine en main. Il l’ouvre puis l’élève vers la rouquine, son regard trouvant finalement le sien.

« Cheers, Waldon. », dit-il assez fort pour qu’elle l’entende avant d’en prendre une bonne rasade.

Puis l’autre moitié de la pièce se tourne vers lui. Grands yeux envieux fixés sur lui. Ou sa bouteille. Ce à quoi il répond, bien évidemment, d’un petit rire  frôlant le mépris, secouant la tête en posant la bouteille sur un tabouret tout près de lui :

« Don’t even think about it. »  

Rattrapant sa clope entre ses lèvres, il en aspire une bouffée et joue son tour, réussissant à entrer une boule. Mais c’est que maintenant qu’il sait qu’elle est là, tout ce qu’il veut, c’est aller la rejoindre. Come on now, Harker. Don’t act so desperate, it’s not like you.


•○◦○•

Ara voit quelques personne partir à la recherche de verres et se marre un peu alors qu'une autre personne se place à côté d'elle sur le sofa, essayant de quêter une gorgée à même la bouteille, ce à quoi l'Irlandaise répond d'un air de Are you fucking kidding me? un peu joueuse tout de même. Elle connait un peu cette personne et l'a toujours trouvé sympa, donc.

Elle entend Harker alors qu'elle allait boire une première gorgée et lui rend son sourire, levant sa bouteille en sa direction, répondant un "Cheers." avant de faire un clin d'oeil. Pourtant derrière cette expression, la rouquine est étonnée de le voir avoir un stash ici, lui aussi. Pourtant ce n'est pas comme si elle l'avait souvent croisé, à moins que... peut-être ne l'aurait-elle pas remarqué avant qu'ils se connaissent? Elle était toujours dans la lune, ici.

Incapable d'y trouver une réponse claire de toute manière, Ara sert les trois cl- personnes qui ont trouvé un verre, sourire aux lèvres avant de retenir un fou rire en voyant Harker refuser un verre à quelqu'un avec rapidité.

Just come here already, you idiot. Elle aimerait le voir s'approcher, le toucher, ou même le faire elle-même, mais une partie d'elle plus forte l'empêche de bouger, écoutant distraitement la connaissance à côté d'elle. Elle se sent fléchir face à lui depuis quelques temps, sent son corps et son esprit céder à une douceur certaine à son égard. Et ça lui fait beaucoup trop peur.


•○◦○•

La partie de billard de l’Anglais se continue donc au fil des minutes qui passent, le score restant plutôt serré entre lui et la brunette bien qu’il mène, de peu. Il termine éventuellement sa cigarette, qu’il écrase au fond du cendrier, puis occupe sa bouche de gorgée du liquide foncé, prises à même la bouteille. Il ignore magnifiquement bien les gens autour de lui, sauf pour sa rivale à qui il offre une clope, obstiné à ne pas se laisser charmer par le paysage. Par Arabella, surtout. Mais il sait que s’il ne fait que lever les yeux, son regard ira tout de suite rejoindre la rouquine. Et il est trop près de victoire pour la laisser tomber pour une paire de beaux yeux.

Et c’est alors qu’il achève, toujours penché vers la table, de donner un coup sur la dernière boule – la 8 – qu’il sent deux petites mains bien chaudes se glisser sous le tissu de son hoodie pour caresser la peau de son ventre nu. Satisfait d’avoir ainsi gagné la partie, il ne réalise pas tout de suite qu’il ne s’agit pas des mains d’Arabella. Parce qu’en temps normal, il l’aurait tout de suite su. Il se redresse donc, triomphant, et après avoir attrapé sa bouteille de la main et salué sa rivale d’un signe de tête, il se retourne. N’ayant pas chassé ce contact agréable qu’il avait secrètement désiré, il s’attend à voir Arabella.


- Did you miss me, Harker?


« W-what? »

Ça n’était pas elle. Une châtaine-auburn, belle, aux airs de star du porno, mais dont le tour de poitrine était sans doute supérieur au quotient intellectuel. Pas complètement idiote, mais pas si loin. Il avait passé deux nuits avec elle quelques semaines plus tôt et, de ce fait, évidemment, ne connaissait pas son nom. C’est l’air à la fois choqué, offusqué et mal à l’aise qu’il dégagea sans douceur les mains de la jeune femme de sur son ventre.


- Don’t tell me you forgot, baby, ‘cause that’s all I can think of since.
, lui souffla-t-elle alors que ses mains revenaient à la charge, ses paumes se pressant sur son torse.
« Look… Miss. I don’t know your name. I don’t care. Just, leave. », répondit-il, le ton sec, s’éloignant d’un pas vers l’arrière.


- You don’t need to know my name to fuck me raw.


Oh God, please don’t let her see this.

•○◦○•

Ara finit par se mettre à discuter, s'amuser un peu malgré cette envie qui la tenaille d'aller rejoindre le châtain. Ça lui serre un peu les poumons, la torture doucement, mais elle ne cède pas. Elle cédera plus tard, quand elle arrivera à mettre de côté ses peurs.

Sauf qu'on ne lui en laisse pas le temps. Une fille, ou plutôt une poupée gonflable vu son regard ô si vif, vient se presser sur Harker. Et ce gros débile lui ne cille même pas, tout fier. You fucking jerk. Le tourne-disque a beau jouer, la musique n'est pas assez forte pour couvrir leur conversation. Et si elle n'entend pas tout du début, elle comprend la fin et sent son sang se mettre à bouillir. Même la connaissance à côté d'elle sent aussitôt la tension et laisse échapper un "oooh..." qui vient de comprendre et qui se méfie à la fois.

- You ok?,  demande-t-il.
"Yeah I'm alright Dennis." lâche-t-elle sèchement, sans même le regarder.

I just wanna shove her face in a blender, but I'm perfectly fine, thank you. And maybe him too, now that I think of it. Malgré son refus de plus tôt, Ara donne la bouteille à Dennis pour qu'il boive au goulot après avoir pris une bonne rasade et se lève pour se mettre dos à Harker, vers le tourne-disque et met une autre chanson, quelque chose de plus bruyant, d'un rythme plus rapide, quelque chose pour lui occuper un peu la tête. Qu'elle finisse ou non par aller arracher la tête à cette pouf, elle est mieux de ne pas être concentrée seulement par son sang en ébullition. Pourtant quand elle se retourne, quelque chose la frappe... il a l'air d'être emmerdé par elle... Am I seeing things?


•○◦○•

Elle n’arrête pas d’insister, comme une putain de bête en rut. Mais quelle idiote. Does she not understand english? L’Anglais était bien au courant, lorsqu’il avait passé ces deux nuits avec elle, qu’elle était loin d’être brillante, mais cette fois, son étourderie dépasse les limites de l’acceptable. Il n’y a pas mille définitions à "Non". Le châtain lève les yeux quelques secondes à peine et constate tout de suite qu’Arabella est absolument furieuse. Et ça ne fait que le frustrer encore plus. Il se mord fermement les lèvres puis plonge une nouvelle fois son regard dans celui de la sans-nom. Mais celui-ci brille, menaçant, de colère.

« Listen here, you idiot. Get the fuck away from me. That was weeks ago, get over it. »

Mais apparemment, les insultes – même les plus légères selon les critères du Londonien – sont inacceptables aux oreilles de l’autre idiote lorsque dites dans un contexte qui s’éloigne du sexuel. Prenant des airs de princesse scandalisée, elle vient coller une solide gifle sur la joue du jeune homme, le son retentissant dans la pièce. Et bien que ça pince un peu, c’est l’orgueil de ce dernier qui se voit blessé, alors que quelques personnes se tournent en direction de la scène qui devient vite franchement gênante et enrageante. Il n’est plus penché. Redressé de toute sa grandeur, il la domine largement en taille et, d’un geste froid, il pointe la porte, sans lâcher l’auburn des yeux.

« Leave, now. Or I swear to God I will hit you back, and I don’t care who sees it. »

But she’s not moving. And my patience is slipping away by the second.


•○◦○•

La réaction de Harker semble poser un léger baume sur la fureur qui la consume, mais ce n'est pas assez. You still fucked that slut, and she's still hanging around. And you let her slap- wait WHAT? À ce moment, la rouquine voit la bimbo mettre une claque à Harker et elle se sent sombrer, perdre contrôle. Sa mâchoire est maintenant bien serrée, ses muscles noués de tension, sa peau semble brûler et ses prunelles foudroient l'auburn. Bitch, you're dead, so fucking dead, you can't be any deader, I swear.

Sans une once de réflexion, Ara s'avance vers le duo, se fichant éperdument de ce que Harker dit. Avec une discrétion inhabituelle de sa part, elle arrive derrière la bimbo, la faisant sursauter et lui attrape le cou, comme si ce n'était qu'un chiot et l'attire violemment pour venir dire dans son oreille et sans prendre la peine de murmurer - elle aura mal au tympan cette salope, c'est tout - crache :

"Listen here you fucking cunt. Do you think that because you've got boobs it gives you the right to fucking -harass- people? Oh you actually might do, since you are a bird brain, but let me tell you... " Ses ongles s'enfoncent un peu plus, la font saigner. "They might be your only asset, but your boobs do NOT give you that right."

D'un geste bien plus violent qu'attendu, la rousse la pousse vers la sortie. Elle l'observe, menaçante. Parce que ce n'était pas seulement de la jalousie maintenant. Cette fille était collante, harceleuse et se croyait tout permis et ça, ça dégoûtait profondément la rouquine.

"Now get lost you shitstain, or I swear there won't be anything left to call a face. You're a fucking shame."


•○◦○•

Il est à deux doigts de lui rendre sa gifle. Ça lui chatouille la main, ça lui serre la gorge, ça lui obsède la tête. Qu’elle s’en aille, le plus vite possible. Avant qu’elle ne ruine tout. Il avait peu à faire de l’avis des autres sur sa personne, il était bien conscient de la réputation qu’il avait et qu’il faisait exprès d’entretenir auprès de la majorité de ses collègues de classe. C’est de la réaction de Waldon qu’il a peur. En fait, même s’il n’ose pas se l’admettre, il est terrorisé. What if she leaves and never wants to talk to me again? What if she turns around and kisses some guy to drive me crazy? Even worse; what if she doesn’t care? Maybe I’m the only one that would kill for her. Maybe I’m the only one that gets eaten up by jealousy every time I see her.

What the fuck are you thinking Harker? Since when is this even an issue? You never care. You shouldn’t. Yet you do. Sa propre insécurité met de l’huile sur la haine brûlante qu’il a au fond du torse. Ses doigts tremblants se recroquevillent en deux poings serrés…

L’Anglais n’a pas le temps de lancer une autre menace à la jeune femme qu’Arabella arrive, prenant littéralement les choses en mains. Et même si la scène qui se déroule sous ses yeux le soulage, il s’en voit tout de même… embarrassé. Harker qui a besoin d’une fille pour gérer ses problèmes de peste... Ridicule.  Le langage corporel du Londonien est immensément révélateur, pour sa part. Mains dans les poches. Nope. Passe sa paume sur sa nuque, ses doigts dans ses cheveux. Fuck. Se mordille les lèvres, hésite, soupire. Avant de finalement s’arrêter sur les bras croisés contre son torse, ses dents s’attaquant à l’intérieur de sa joue.

Une fois l’auburn sortie – on l’entend marcher dans le corridor, ses jurons rebondissant clairement sur les murs de pierre – un silence atroce tombe sur la pièce. Les gens n’osent plus bouger, n’osent plus parler, ne trouvant rien d’autre à faire que les fixer. Phillip s’approche d’Arabella de deux pas, les bras toujours croisés, yeux baissés.

« Waldon, I… » Il soupire bruyamment puis, se tournant vers la petite foule, leur crache d’une voix sèche et bien forte : « Find something else to stare at, you fucking idiots! »

Mais lorsqu’il rapporte son attention à Arabella, les autres étudiants ayant machinalement repris leurs occupations d’un peu plus tôt – en gardant évidemment un œil sur la scène - , Harker ne trouve plus rien à dire. Il reste silencieux, trouvant tout juste le courage de la regarder dans les yeux.


•○◦○•

Ara sent un sourire mauvais et satisfait à la fois apparaître sur ses lèvres lorsque l'inconnue décide de partir. Et si tout d'abord elle est concentrée sur sa victoire, un peu comme une gamine, elle ramène vite son attention sur Harker, en oublie un peu la foule - c'est pas comme si elle s'en était un jour préoccupé - et peut sentir la rage remonter. She might've been a harassing bitch, but it clearly didn't come outta the blue.

Pourtant sa manière de baisser le regard, presque contrit, rend la rouquine perplexe. Est-ce qu'il serait vraiment en train d'en avoir quelque chose à faire, du pincement hargneux et douloureux qui lui prend au corps? Ça n'arrive pourtant pas à l'apaiser et après son invective envers les gens présents, elle le regarde, profondément hargneuse... et aussi blessée, au fond.

"Just stop sticking your dick in crazy Harker." lui assène-t-elle, brusquement. "I thought you had some common sense."

Elle aimerait être douce, faire comme si de rien était, mais simplement de l'imaginer avec des salopes comme celle de plus tôt, Ara perd contrôle. Pourtant elle ne dit pas les pires choses qui lui passent par la tête, ne le traite pas de tous les noms et surtout, ne part pas comme elle devrait. You shouldn't give a fuck enough to stay. You shouldn't be scared that she'd come back and he'd give in, or even WANT to be around him.


•○◦○•

Il n’avait pas à lui demander pardon. Non, absolument pas. Il n’avait pas à se sentir mal de, visiblement, l’avoir blessée avec toute cette histoire. Ils étaient des adultes après tout, non? Ils ne s’étaient rien juré, après cette nuit-là. Pouvait-elle vraiment lui en vouloir d’avoir couché avec d’autres filles? Non, c’était elle qui n’était pas raisonnable. Et pourtant, alors qu’il la confrontait du regard, bras toujours croisés sur son torse, il ne pouvait pas s’empêcher de s’imaginer le contraire. Si un des amants récents de la rouquine était venu l’agripper par la taille, si elle ne l’avait pas repoussé. I would’ve bashed his skull in against the wall. I would have beaten him unconscious. All this is getting way out of control, and I’m afraid it’s already too late.

Mais cette effrayante réalisation ne fait que le rendre encore plus farouche. Se mordant l’intérieur des joues, lèvres légèrement pincées, le châtain garde les bras bien croisés contre son torse alors que ses yeux gardent un contact cette fois plus confiant avec ceux de la rouquine.

« Common sense? This wasn’t about common sense. I needed to get laid, and I did. I didn’t take time to get to know her, I don’t give a fuck about her, I don’t even know her name! I didn’t think about what would happen after, because it doesn’t matter, how could you expect me to know this was gonna happen? It’s been like two weeks, I didn’t even remember her until she showed up. »

La mâchoire de Harker se serre doucement alors que, contre son torse, l’étreinte de ses bras se fait un peu plus serrée.

« And don’t tell me you didn’t do something like that since we... » Il se racle la gorge. « Don’t get angry at me and then lie to my face. »


•○◦○•

Needed to get laid. Yeah, like he needed to go see a random slut... maybe he did. Maybe I just wasn't... right enough. À cette pensée, la rouquine se mord férocement la langue pour changer le mal de place, se concentrer sur la douleur et ne pas laisser échapper les larmes qui menacent d'apparaitre. That's right. he didn't need you, you fucking piece of junk. C'est au tour de l'Irlandaise de croiser les bras, se sentant frissonner pour des raisons qu'elle ne veut décidément pas assumer.

Puis elle baisse le regard l'espace d'un moment à ce qu'il dit ensuite, se frustre à cette sensation de culpabilité qui ne devrait absolument PAS être là. La rouquine cherche ses mots, ne trouve pas et cherche de nouveau. Bien sûr qu'elle avait fini par coucher avec un autre. Et une envie féroce de se venger, de lui faire du mal, de respecter cette loi du Talion qu'elle suit déjà bien trop.

"Of course I did but at least the guys I fucked don't cling to me, do they?" La rouquine ne se contrôle pas, elle veut le frapper, ce qu'elle dit ne fait pas de sens et pourtant elle continue. "You just HAVE to fuck stupid whores, don't you?"


•○◦○•

Les gens commencent à quitter la pièce par petites vagues. L’Anglais les remarque du coin de l’œil, mais toute son attention est concentrée sur Arabella, son regard toujours profondément ancré dans le sien, le ventre se tordant de rage et de frustration tandis qu’il l’écoute déverser sa colère sur lui. Ses doigts viennent se serrer plus fermement contre ses bras toujours solidement croisés, jusqu’à ce que ses jointures se blanchissent, jusqu’à ce qu’il s’en fasse mal à la peau sous le tissu gris de son hoodie.

« You know what, Waldon? You need to open your eyes and see that you are – clearly – overreacting. You’ve never reacted this much, not even with Jones. And she was the cligniest, most desperate, addicted slut in this fucking town. So are you gonna tell me what the fuck is going on, or are you just gonna keep throwing your silly little temper tantrum? »

Il maintient le contact visuel encore quelques secondes puis, finalement, s’éloigne de quelques pas pour venir attraper sa bouteille de Jack Daniels. Mais il revient bien vite vers elle, bouteille à la main, à laquelle il vole quelques gorgées alors qu’il attend la réponse de la jeune femme.  And why don’t you tell me the names of your lovers, while you’re at it. So I can go rip their eyeballs out.


•○◦○•

Arabella déglutit. En effet, elle réagit beaucoup trop, le hait avec trop de force, désire beaucoup trop le voir se sentir aussi mal qu'elle. Ça brûle, c'est un monstre qui la ronge et la griffe de l'intérieur chaque fois qu'une nouvelle image se forme. You were no diffferent, in the end. A slut who gave in.

Elle est la première à céder à la rage et dans un grognement sonore, envoie valser une chaise qui était tout près, comme si celle-ci empiétait dans son espace vital. You want overreaction? You got it. That's what I am.

"What the fuck is there to say anyway, huh? It's not like you're gonna stop fucking other dumbass bitches, and I certainly won't stop getting laid simply because I'm..." Le mot se coupe dans sa gorge, lui provoque une boule et une douleur intense. I can't tell you I'm jealous, not now. I'm already failing to hate you.

Et comme un cheveu sur la soupe, Dennis s'approche, mal à l'aise et intimidé. Il n'ose même pas regarder Harker et n'ose pas s'approcher de trop, de peur de finir comme la chaise peut -être.

- Hem... thanks for the rum, Ara and... g-goodnightguys,  lâche-t-il simplement avant de partir à toute vitesse.

Malgré la fureur, Ara arrive à adresser un petit sourire de remerciement à ce pauvre Dennis. Ce garçon est toujours tellement gentil et maladroit, c'est dur de ne pas s'attendrir devant lui, un peu comme un puppy.


•○◦○•

Dennis est la dernière personne à quitter la pièce. À lui, cependant, Harker n’adresse pas un regard carrément meurtrier. Il ne lui sourit pas, non, l’Anglais est beaucoup trop loin d’être de bonne humeur pour se permettre ce luxe, mais il hoche tout de même la tête vers le jeune homme en guise de salutation lorsque celui-ci leur signale qu’il s’en va. Puis plus rien. Plus de musique dans le tourne-disque magique. Plus de bruit, sauf celui de leurs respirations, toutes les deux saccadées de haine et de jalousie. Le regard d’ambre du Londonien s’attarde un instant sur la chaise renversée avant que, finalement, il ne se remette à parler.

« You don’t understand. How much I don’t care – at all – about those other girls. They’re… disposable. A mediocre way for me to blow off some steam and not go absolutely insane. » Il prend une bonne gorgée de sa bouteille de Jack puis, dans un mouvement fluide, il vient ensuite fixer une cigarette entre ses lèvres, qu’il allume. Se détend les poumons de fumée avant de continuer : « And if you want to put yourself in that category, that’s your business. I can’t stop your twisted jealousy and paranoia. »

Il s’avance à nouveau vers elle de quelques pas, son regard toujours profondément plongé dans le sien. Sur le visage du châtain on peut lire, à travers toute cette rage et ce désespoir, l’ombre d’une vraie blessure. Celle de quelqu’un qui a été déçu.

« But I’ve never fucking lied to you. I’m a lot of things. I’m manipulative, I’m impulsive, violent, addicted, messed-up, possessive, disrespectful. But I am NOT a liar. Everything I say, I think. »

L’Anglais soupire bruyamment, passant sa main dans ses cheveux alors que sa cigarette est toujours prise entre ses lèvres, bouteille dans l’autre main.

« I should just leave. »


•○◦○•

La rouquine lance un regard au châtain, profondément troublée. D-did you just say what I think you said? Au feu s'ajoute une autre chaleur, quelque chose qui lui fait du bien, lui donne envie de trembler, s'excuser, l'embrasser et fuir tout à la fois. It's not supposed to be possible.

Elle le voit, blessé, enragé comme elle et voudrait simplement flancher, s'excuser, mettre carte sur table avant de juste se barrer. C'est en train de devenir beaucoup trop pour son esprit. En effet, il n'a jamais mentit, c'est le pire trou de cul de la planète, mais ce n'est pas un menteur. Et lorsqu'il parle de partir, Ara s'approche, comme pour le retenir, avec cette sensation détestable qu'elle ressent chaque nuit où elle n'a pas quelqu'un pour tenter de le remplacer. Ce froid qui l'envahit, lui mord la peau, presse la déchire. Just grow up and snap out of it already. You should go too, never turn back.

"Y-you don't have to." Elle se mord la lèvre inférieure, presque jusqu'au sang, incapable de contrôler les paroles qui s'échappent. "It just... it burns. It fucking burns me to the core when... just, don't go."

Elle n'avait jamais été si jalouse de sa vie. Au point d'être consumée, envahie, de perdre ses moyens et de vouloir pleurer de rage. Alors pourquoi elle n'arrivait pas à la haïr comme avant? Pourquoi elle ne pouvait plus le blamer de tout et juste faire semblant qu'il n'était qu'une nuisance? God, please help me, do something, soothe me, ease it, it burns.


•○◦○•

Il voudrait avec la force de tout simplement partir. Sans y penser deux fois, sans devoir souffrir de cet atroce doute de lui-même qu’il ressent de plus en plus fréquemment depuis qu’il s’est laissé faiblir par les yeux lavande de la rouquine. Mais quelque chose l’empêche de sortir de la pièce. Pas le corps d’Arabella. Il pourrait la contourner, la pousser, la frapper. Quelque chose au fond de lui, qui lui met du plomb dans les pieds et dans les poumons. Le jeune homme soupire bruyamment. Ferme les yeux, penche la tête vers l’arrière pour expirer d’un bon coup la fumée grise de sa cigarette.

« Don’t beg. It’s sickening. », dit-il, le ton rauque, à la fois ferme et exaspéré.

Puis lentement, il se met en marche, contourne Arabella et… vient s’asseoir au fond de l’un des divans. Il se penche pour attraper un cendrier entre ses doigts et le pose sur l’appui-bras du siège avant d’y déposer sa cigarette. L’Anglais prend ensuite une bonne gorgée de sa bouteille de Jack Daniels. Why the fuck are you still here? Just leave. Forget about it, about her, about that thing you crave but will never have. Maybe, just maybe it’s not too late to save yourself before you fall for good.

« I should’ve left. I know for a fact that it would be so much easier to leave and never look back. All this is so… complicated, illogical, painful. And I don’t understand why I keep chasing it, and why you let it happen. »

Il lève les yeux vers elle et, malgré lui, son ton sévit, s’approfondit, laissant transparaître sa frustration.

« Why can’t you just despise me like you did before? Why the fuck did you have to cave in to my stupid game? » Son ton s’élève une nouvelle fois, accusateur, frôlant le cri. « Why the hell did you have to do and say everything exactly right? You played, you made me wait, you made me want, you gave in, resisted, hit me, bit me, kissed me. What the fuck are you doing to me, Bella? »

Sa dernière phrase se perd presque dans un râle de désespoir alors que, ravalant des larmes beaucoup trop amères, il détourne son regard humide et prend deux grosses gorgées à même le goulot de la bouteille.  


•○◦○•

Les premiers mots d'Harker lui envoient une vague de honte. You almost begged, you did, even. Elle n'ose pas le regarder, le laisse marcher et espère maintenant qu'il parte. Let's just forget everything, I'm so fucking ashamed. Just leave me alone now. Et pourtant il reste, lui parle, et chaque mot qui s'écoule de ses lèvres vers les oreilles de l'Irlandaise lui met un coup de plus dans sa capacité à réfléchir, la rend d'autant plus confuse. Sans encore oser le regarder, elle va chercher la bouteille de rhum, en boit une bonne rasade.

Ce n'est que lorsqu'il arrête de parler une première fois qu'elle se tourne, à temps pour se sentir accusée, invectivée. Comme si c'était elle, qui s'amusait à se rendre folle de rage, de jalousie, à se faire tomber elle-même, enchaînant coup sur coup sur son ego. Et maintenant elle se sentait comprimée, sans cesse prise entre deux feux. Et le bond que son cœur a pu faire en l'entendant dire Bella...

"Any of these stupid questions, I could return to you! I didn't want it! I didn't want any of this! I...no, WE started a fire without thinking it'd engulf us, so you better fucking STOP ACCUSING ME."

Son ton est emporté, colérique, blessé. Pour qui il se prend, hein? À l'accabler, à être si détestable, si salaud et si parfait. Il ne mériterait que se faire frapper, jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus sentir ses jointures. Une autre rasade et elle termine.

"You're driving me crazy, you keep playing that push-pull game, you fuck bitches around and let me admire your "work" when one starts to imagine things?! I can't fucking stand you! I just wish you... I..." La rouquine n'arrive pas à terminer sa phrase. "I wish we'd never met!"

Son propre cœur se serre, une larme a coulé malgré le bon vouloir d'Ara. GOD fuck, fuck fuck. Ce n'était pas ce qu'elle avait voulu dire, tout le contraire. Elle aurait seulement souhaité qu'il arrête, qu'ils ne se posent pas de questions pour une fois et pourtant, c'était sa colère, cette gamine blessée et apeurée du rejet qui avait parlé. You fucked up, you just fucked everything up. D'une main tremblante elle boit une autre gorgée et pose la bouteille sur la table de billard avant de s'y percher et s'y asseoir, mains sur le visage.

"God... I... it's not what I meant..."


•○◦○•

Les mots qui jaillissent, incontrôlables, de la bouche d’Arabella le frappent au cœur. Le pincement monstrueux qu’il en ressent est semblable à ce coup de couteau qu’on lui a assené sous le pectoral il y a un peu plus d’un mois. Seulement cette fois, il ne saigne pas. La douleur, bien que tout aussi vive et brute, est interne. Sa mâchoire, dangereusement serrée, se met à trembler de spasmes, de sursauts de cris et de pleurs retenus. Tout ce qui sort de ses lèvres, c’est un soupir, un semblant de rire retenu, faible mais profondément heurté. I’ve wished for many things. But this never crossed my mind, simply because imagining my life without her is impossible.

Il se l’était promis. De ne plus jamais ressentir cette douleur viscérale et terrifiante, qui lui donnait envie de se recroqueviller à même le sol pour pleurer toutes les larmes de son corps. De ne plus se laisser affecter par ce genre de discours qu’il avait déjà entendu une fois avant, de la gorge de sa mère. Le soir où elle lui a formellement interdit de revenir à la maison. I was fourteen and my mother told me she wished I was never born. L’Anglais aspire lentement ses lèvres entre ses dents, les mordille alors que, d’un geste mécanique, il vient éteindre sa cigarette au fond du cendrier. Il avait été suffisamment stupide pour se laisser charmer et, à présent, il en subissait les conséquences. La haine était tellement plus facile à gérer que l’amour. Parce que quand on déteste quelqu’un, on ne peut pas être déçu.

Of course, it’s what she meant. She’ll deny it out of human compassion but you know it’s true. She’ll apologize, not because she felt bad for hurting you but because she felt bad for – believing – something so terrible. That’s what your mother did. That’s what she’s doing. Face it, Harker, you’re alone. And you deserve nothing more.

Le châtain se lève après avoir volé à sa bouteille une dernière gorgée du liquide foncé. Puis il la lance fermement sur le sol, l’air stoïque, impassible devant les éclats de verre qui s’étendent autour de lui. Sous ses bottes, il entend la vitre craquer encore davantage. L’Anglais s’approche lentement de la table où est assise Arabella puis, droit comme une barre, il se place face à elle. L’observe silencieusement, quelques secondes, alors qu’en lui tout se déchire.

« Goodbye. », dit-il en un souffle grave, avant de se retourner pour se diriger vers la porte.

Avec l’intention de lui offrir ce dernier cadeau. Pour elle, pour son bien-être. De ne plus jamais la revoir.


•○◦○•

La froideur et la distance qui s'installe entre eux frappe de plein fouet Ara. Et elle peut sentir son coeur éclater sous le poids d'une enclume soudainement tombée dessus, avec le mot regret de bien gravé dessus. Elle regrette plus qu'elle n'a jamais regretté. Les mots, les sons lui marquent le crâne, le martèle et elle ose à peine le regarder alors que ses mains remontent dans sa chevelure rousse, le dos toujours voûté.

Pourtant de par ce semi regard, elle voit le stoïcisme, le calme digne de celui qui doit régner en antarctique, qui lui glace les os et lui annonce que le pire est encore à venir. Le bruit du verre la fait sursauter, mais pas ciller et au fond d'elle, la culpabilité gronde, la douleur, son regard lui implore déjà de la pardonner. Il s'approche et un instant elle a peur. Terrence avait parfois cet air, quand il pétait ses pires crises.

Il arrive à faire pire. Sans lever la main, sans une insulte, sans un mot déplacé il arrive à la briser. Aurait-elle été du verre, son état aurait été identique à celui de la bouteille de Jack au sol, cassée et piétinée. Il n'a pas ce ton du retour éventuel, de la colère qui engouffre dans le déraisonnable. Son ton lui glace le sang tant il est honnête.

"No... please... I didn't mean it I swear, please..." dit-elle, la voix faible, déjà terrassée par la réalité de ce qui se passe, de ce qu'elle a fait.

I fucked everything, I fucked up the best thing that was not even yet in my life. I just destroyed it, because I'm a childish fucking piece of shit. Son cœur bat la chamade et voit son dos s'éloigner avec le cœur qui lui pince affreusement, incapable de ne pas espérer le voir se retourner, comprendre que ses excuses sont sincères, mais sans cesse ramenée à terre par la réalité.


•○◦○•

Il ne l’entend déjà plus, même s’il vient tout juste de poser sa main sur la poignée de la porte. Il n’entend plus ses supplications, le ton brisé et gorgé de regrets de sa voix. Tout ce qu’il entend, c’est son cœur qui bat à lui fendre la cage thoracique, qui menace d’exploser, qui l’assourdit de plus en plus avec chaque pas qu’il prend. Bien vite, la porte de la salle de loisirs disparaît derrière lui et il traverse les couloirs, escaladant les escaliers trois à trois pour monter jusqu’au deuxième niveau. Mais la retenue commence à lui manquer alors que, le regard toujours impassible, il passe le bout de ses doigts sur les pierres rugueuses des murs. Se les érafle, s’en fait saigner, s’en brise un ongle.

Why was this so difficult? And why do I feel this hollow pit growing inside my stomach, inside my chest? I should feel better. This is what should be done. For me. For her. Especially for her. But I had forgotten how bad rejection hurts. And now I remember why I try so hard to avoid it. It’s horrific. Disgusting.

Sa main lacérée tremble lorsqu’il tourne la poignée de la porte de sa chambre. Et il l’a à peine refermée derrière lui lorsqu’il perd conscience de lui-même. Blackout. Il rugit à s’en fendre les cordes vocales et, d’une poigne solide sur le bois du meuble, renverse entièrement l’une de ses étagères, habité d’une force qui ne lui est pas naturelle. L’adrénaline, la haine. À l’intérieur, une centaine de fioles de potion se brise, leur contenu coulant sur le sol de par l’ouverture des portes brisées. Il y balance quelques coups de pieds, pour entendre le bois craquer encore, encore, encore. Puis il passe à autre chose. Fait basculer son bureau de travail, les feuilles et les papiers qui se trouvaient dessus s’éparpillant partout. En attrape quelques-unes, les déchire, à chaque fois dans un rugissement. À la salle de bain, il se déchaîne. Se fend les jointures sous les coups de poings qu’il envoie au miroir et au carrelage. Brise, casse, vide. Songe un instant à prendre ce morceau de miroir entre ses doigts, se le passer bien au fond des avant-bras.

Et c’est avec cette vision – morbide, alléchante, rouge de sang, terrifiante – collée à l’esprit qu’il se hisse sur son lit en enlevant son hoodie. Fébrile, il fouille sa table de nuit pour venir y prendre son stock. I’ve never needed this so much. Bien vite, la seringue est remplie. Ceinture nouée autour de son biceps, il trouve une veine au creux de son bras, la tâte du bout du doigt avant de la percer. S’injecte du bonheur d’un soupir de plaisir. Mais la rage gagne sur tout, un mouvement trop brusque à la sortie de l’aiguille la fait se briser à l’intérieur de sa chair, la déchire. Et il veut croire que ce sont des larmes de douleur qui perlent sur ses joues, alors que, doigts tremblant, il enlève le morceau de métal du creux de son bras ensanglanté.

The needle broke in my skin, but I don’t care. I feel myself fall on the bed, my mind slips away into this warmth I can call my own.  


•○◦○•

Il disparaît. Pour de bon. Tout son corps se met à trembler sous l'assaut des larmes qui remontent, prêtes à faire un déluge, ses cordes vocales se serrent avec un besoin intense de se défouler. Sans réfléchir Ara sort sa baguette et verrouille la salle des loisirs d'un sort après de longues minutes à tenter de se retenir vainement. Elle ne se sent même pas l'envie de partir dans la chambre, où elle se saurait ne pas être seule, ne veut plus exister.

You lost him. You just went ahead, let yourself say lies and lost everything. You shitbag, you really can't have anything nice without going and breaking things, huh? Les mots s'enchaînent, la haine, la douleur et si d'abord elle fait les cent pas, elle finit par se frayer un chemin à force de poussage de tables vers un sofa et s'y laisse tomber, ramenant instinctivement ses genoux contre elle, les larmes coulant sur ses joues sans s'arrêter, ses sanglots lui provoquant maintes douleurs de par leur intensité.

Le vide, Elle pouvait presque sentir un douloureux néant là au creux de son être, creusé par sa culpabilité, sa propre haine et ses sentiments. I hurt him. He always talked about how he'd hurt me and I ended up being the one who screwed everything up, because I'm a cunt. La rousse enfoui son visage entre ses genoux, bercée par ses seules pensées et pleurs. Jamais elle n'avait eu tant envie de disparaître, ne serait que pour ne pas lui avoir fait tout ça, pour ne pas ressentir la solitude.

I prefered when it burned me. Now everything's cold, and dark and I know for sure... I deserved it.
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23 - Goodbye [Instant-RP Phil/Ara][~V]

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