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 The day Eve came back home.

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Eve John
Ceart
Eve John
PROFIL Bélier

Messages : 424
Réputation : 61
Date de naissance : 04/04/1994
Aspiration : passer au moins une année sans drame, s'il vous plait merci.

Fiche : NO FUTURE.

RP en cours : à venir

The day Eve came back home. Afd2The day Eve came back home. Kg12

RPG
Feuille de personnage
Age: 22
Niveau: 4e année Maestria
Baguette Magique: Chêne rouge, mue de Serpencendre. Crache des étincelles lorsqu'elle s'ennuie.

MessageSujet: The day Eve came back home.   The day Eve came back home. Icon_minitimeLun 22 Fév - 9:42

Edimbourg, une nuit de grèle.


- ''Tu devrais vraiment aller voir un docteur, mon coeur.''
- ''Je suis pas ton coeur.''


Ses longs cheveux noirs encore emmêlés et trempés par la pluie, Eve comptait les quelques livres qu’elle s’était faites dans la journée. La grêle martelait le toit de tôle du hangar au dessus de leurs têtes, et le froid et l’humidité s’obstinaient à s’infiltrer et à lui coller a la peau malgré les multiples couches de vêtements qu’elle avait jetées sur son dos. Patti somnolait contre sa cuisse, lui apportant un peu de chaleur réconfortante.
Eve plia une fine liasse de billets en quatre et la glissa dans son soutien gorge. Elle tendit le reste -quelques pieces et un billet de 5 livres- à Trevor.

- ''Pour la bouffe.''
- ''Et le reste ?''
Trev enquit.
- ''Le reste c’est mon putain de fric. C’est pour mon loyer.''

Chaque semaine, elle envoyait une enveloppe au proprio de l’appart au deuxième étage au dessus de la Banshee. Lorsque tout ça serait fini, elle rentrerait a Stornoway. Et puis, elle était partie sans prévenir. Comme ça, du jour au lendemain. Sur un coup de tête, presque. Elle ne voulait pas laisser Loïc dans la merde pour le loyer. Et au moins, puisqu’elle continuait a payer sa part, il savait qu’elle était toujours vivante.

Alors que Trev recomptait leur pactole, elle se leva non sans difficulté de son matelas de fortune, que les gars du squat avaient agrémenté pour elle d’un vieil édredon nauséabond et de quelques vieux vêtements qui lui servaient de coussins, au detriment de leur propre confort.
Elle zigzagua parmi la vingtaine de matelas et sacs de couchage éparpillés sur le sol, en cercle autour d’un bidon dans lequel crépitait un feu discret.
Par chance, le hangar possédait des toilettes encore en état de fonctionner —à peu pres. Si elle avait du pisser dans un coin de ruelle tous les quart d’heure, elle serait devenue folle.
Alors qu’elle se lavait les mains à l’eau glacée, sont regard se posa sur le miroir couvert de taches de moisissure.
Elle soupira. Même après trois ou quatre mois de ce mode de vie —elle avait perdu la notion du temps— elle ne s’habituait toujours pas à ce que sa reflection lui renvoyait. Il ne restait plus rien de la Eve sexy, la croqueuse d’homme avec son lipstick cerise et son eyeliner tracé d’une main de maître. Au lieux de cela, son visage était celui d’une petite fille. Bouffi, palot, quelconque. Elle n’avait plus l’envie —ni les moyens— de se faire belle. Brosser sa longue chevelure soyeuse était tout ce qui lui restait pour se sentir encore un peu féminine.
Et les vieilles guenilles qu’elle portait n’arrangeaient rien à l’affaire. Elle se voyait obligée de porter les affaires de Trev et de certains des autres gars, en partie parce qu’elle avait quitté Stornaway quasiment les mains vides, et surtout, parce que ses fringues à elle ne lui allaient plus, de toute façon.
Elle descendit le zip de sa polaire bleu marine et ouvrit celle ci, face au miroir. Elle agrippa le bas de sa couche de pulls et t shirt. Elle pouvait lire l’apprehension sur le visage de la petite fille qui la regardait en retour, dans le miroir. Lentement, elle souleva la couche de vêtements, ignorant le froid qui crispait sa peau nue et lui hérissait le duvet sous le nombril.

Rond comme un ballon. Une pastèque. Un oeuf de pâques. Son ventre avait eu le droit a toutes les comparaisons, mais dans sa tête, Eve n’arrivait à le percevoir que comme une sacrée grosse emmerde.
Elle se tourna de profil et observa son ventre qui semblait pointer un peu plus de jour en jour. Depuis combien de temps avait elle ce truc a l’intérieur d’elle ? Cinq mois ? Sept mois ? Elle aurait pu aller voir un médecin, comme Trevor insistait qu’elle le fasse, mais cette idée lui donnait de violents frissons à chaque fois qu’elle l’effleurait. Elle le voyait déjà, ce regard accusateur. Elle entendait les reproches d’un sexagénaire bien confortable derrière son bureau, qui n’avait jamais eu a se soucier d’être piégé par son propre corps. Inconsciente. Irresponsable. Trainée. Elle ne voulait rien savoir de cette grossesse. Elle voulait en finir, rentrer a la maison et ne plus jamais y penser.
Elle aurait pu y mettre fin quelques mois plus tôt, au moment où elle s’en était aperçue —ou plutôt, au moment où elle avait cessé d’être dans le déni.
Plusieurs fois, elle avait failli se confier a Phil. Aide-moi, avait elle été au bord de le supplier. Donne moi une potion, n’importe quoi. Mais ses lèvres étaient scellées. Rien que l’idée formuler ces mots à voix haute —il y a quelque chose dans mon ventre— cela lui donnait la nausée. Alors elle avait fui. Elle avait pris sa chienne et, sans même prendre le temps de fermer la porte à clefs, elle avait transplané ici, à Edimbourg. Trev lui écrivait souvent —elle lui répondait rarement— et même si son ex n’était pas la personne auprès de laquelle elle avait le plus envie d’être, elle savait qu’il prendrait le plus grand soin d’elle.

- ''Bébé, tout va bien ?''

La voix de Trevor traversa la fine porte de bois des toilettes. Eve soupira. Elle laissa retomber sa couche de vêtements sur son ventre et ouvrit le loquet.

- ''Je suis pas ton bébé.''

Elle rejoint le centre du hangar, approcha ses mains du feu pour les réchauffer. Trevor se plaça à ses côtés, et resta pensif pendant un moment, avant de briser le silence.

- ''Bébé j’ai réfléchi, je ne veux plus que tu fasses la manche. Je vais trouver un vrai boulot, je vais prendre soin de toi.''

Eve le regarda de côté, un sourcil haussé. Elle ne répondit pas.

- ''Tu sais ce gosse, meme si c’est pas le mien, je l’aimerai comme—''
- ''On en a déjà parlé'',
le coupa Eve. ''C’est pas ton gosse, c’est celui de personne. C’est pas le mien non plus. Des que ce truc me sort du vagin, je le largue quelque part. Un foyer, un hosto, une église… J’en sais rien encore.''

Trevor laissa échapper un grognement. Eve crut naïvement que cette fois il allait s’en tenir la, mais il insista.

- ''Alors laisse le moi au moins !''


Cette fois, Eve éclata littéralement de rire. Trevor vira au rouge. Et voilà. Il allait entrer dans une de ses crises. Patti aussi l’avait senti. Elle avait relevé sa truffe et ses yeux noirs brillaient d’un air intéressé. Au moins, il n’y avait rien à casser dans ce hangar. Si il venait a péter un câble, c’était déjà ça.

- ''Dude, si y a une personne au monde moins apte que moi à élever un gosse, c’est bien toi.''
- ''Je te permets pas ! T’en sais rien, tu ne connais pas ma valeur. Si tu ne me laissais ma chance, tu verrais que je peux être un super père !''
- ''Tu n’es pas, un putain de père !''


La coup partit tout seule. Si violent que Eve tourna la tête sous l’impact et ses cheveux balayèrent l’air.
Eve plaqua sa main sur son visage endolori, ses yeux noirs s’arrondissant sous le choc. Alors comme ça, Trevor ne se contentait plus de casser des objets, maintenant il s’en prenait à elle —physiquement. Elle passe sa mains sur ses lèvres. Une fine trainée de sang se dessina sur ses doigts.

- ''P-Pardon bébé, je suis désolé…''
bredouilla-t-il.

Patti aboya, bondit devant Eve et montra ses crocs menaçants. Tant que sa maitresse ne lui en donnerait pas l’ordre, elle n’attaquerait pas. Deux des autres gars qui picolaient dans leur coin, alertés par le bruit de la claque qui avait résonné en échos dans le hangar, sautèrent sur leurs pieds et attrapèrent Trevor chacun par un bras.

- ''Je voulais pas ! Mon coeur, excuse moi !''

Il la suppliait a présent, se débattait, restraint par les squatteurs qui essayaient de l’attirer loin d’elle.

- ''Je suis pas ton putain de coeur !''


L’un des deux gars, Clyde, avec ses gros yeux bleus injectés de rouge, postillonna au visage de Trevor.

- ''T’approche pas d’elle espèce de psychopathe ! S’en prendre a une femme enceinte !
- ''C’est elle ! C’est elle qui m’a provoqué,''
geignait-il. ''C’est de sa faute à cette salope !''

Dans un élan de colère, il balança ses jambes dans le vide et frappa de toutes ses forces sur le bidon. Celui-ci se renversa, crachant des flammèches sur l’un des sacs de couchage. Celui ci s’embrasa comme une crêpe flambée.
Eve porta la main à la poche de son pantalon où était cachée sa baguette. Tant pis. C’était soi elle montrait sa magie devant des moldus, soit elle laissait le squat disparaitre en cendres, mettant ses occupants à la rue pour de bon. Mais avant qu’elle ait pu l’atteindre, Clyde avait balancé Trevor dans les bras de l’autre type, Rob, et entre deux jurons, vidé sa bouteille de whisky sur les flammes, dans l’espoir candide de les éteindre. Le feu doubla d’intensité.

- ''Abruti !'' Rob s’exclama.

Les deux squatteurs prirent leurs jambes a leur cou, rapidement suivi par les quelques autres qui ne se trouvaient pas dans un état comateux à ce moment là.
Cette fois, Eve plongea sa main dans sa poche, à la recherche de sa—

- ''Ma baguette !''
- ''C’est ça que tu cherches ?''


Le sourire que Trevor affichait paraissait étrangement dérangeant, vu à travers les flammes. Il faisait tourner la baguette d’Eve entre ses doigts comme un bâton de majorette.

- ''Rends moi ça, espèce de demeuré ! Comment tu l’as eue d’abord ?''
- ''Je te signale que moi je ne fais pas la manche, pour gagner mon pain. Je me sers directement dans les poches des gens. Si tu veux que je te la rende, il va falloir t’excuser d’abord.''


Le feu gagnait en intensité. Il était toujours temps de prendre la fuite. Après tout, ce n’était qu’un tas de tôle, ils en trouveraient un autre. Mais Eve eut la bonne idée de tourner furtivement le regard, attirée par le reflet des flammes sur une surface brillante.

- ''Merde'', s’exclama-t-elle, ''Henriet !''

Sous sa couverture de survie, une femme toute maigre d’environs cinquante ans, mais qui en paraissait beaucoup plus, était assommée dans un sommeil profond par le vin de piquette.
Eve s’accroupit avec difficulté, passa la bras de la femme derrière ses épaules et se releva avec deux fois plus de mal.
Trevor la dévisageait avec l’air abasourdi de celui qui se rendait compte qu’il était peut être allé trop loin. Il restait planté sur place comme un lampadaire éteint, inutile.

- ''Je veux plus jamais voir ta gueule.''
- ''Mais… mais bébé !''
- ''Va te faire foutre, McTravis !''


Ce fut la dernière fois que Eve vit Trevor.

Elle remit Henriet en sécurité auprès de Rob et de Clyde, puis elle continua sa route sans se retourner. Elle ne sut jamais si son ex avait finalement éteint le feu, ni ce qu’il avait fait de sa baguette. Elle ne resta pas pour le vérifier.
Elle continua à marcher jusqu’au centre d’Edimbourg, Patti à ses talons. Elle termina la nuit sous un porche d'immeuble, et au petit matin, elle entra dans une boutique de seconde main. Avec les quelques économies qu’elle avait cachées dans son soutien gorge, elle acheta les vêtements les plus chauds et confortables qu’elle put trouver. Un jean délavé élastique à la taille, un pull-over noir, et elle usa jusqu’a son dernier sou pour un long manteau en tweed.
Elle fit sa toilette au lavabo d’un café de la rue adjacente, entra dans une parfumerie et déposa une touche de rouge cerise sur ses lèvres alors que la vendeuse regardait ailleurs. Elle déroba discrètement deux brioches sur le stand d’un marché —une pour elle, une pour Patti— et se dirigea vers la gare. Elle monta sans ticket dans le train. Un agent la contrôla, mais au vu de l’innocente jeune femme enceinte, qui présentait bien et qui lui assurait avoir oublié son ticket a la maison, il la laissa avec un petit ‘‘que je ne vous y reprenne pas’’ taquin, accompagné d’un clin d’oeil.
Quelques heures plus tard, le train arriva en gare.

Eve en descendit, et elle fut immédiatement assaillie par le froid cinglant des vents marins du nord de l’Ecosse.
Un sentiment réconfortant de familiarité l'enveloppa, la réchauffa. Elle avait eut tort de faire confiance à ce taré. Et elle ne pouvait pas se faire confiance à elle même non plus. Quelque soit l'endroit où elle se cacherait, elle était coincée avec ce truc dans son ventre, et il était coincé avec elle. Deal with it, and move on.
Il était temps de rentrer à la maison.




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