Alecia ramena ses derniers effets dans une mallette cachée sous son lit qui regroupait des souvenirs physiques qu'elle ne voulait pas montrer aux autres. Outre son linge et le matériel qui servait ses études, la blonde n'avait pas vraiment une montagne d'objets personnels. Sa camarade de chambre, Alexis, n'était pas une fille curieuse et indiscrète. Ale ne pouvait pas se plaindre, de toute les facultés, que ce soient Zohra, Alexis ou encore la fille qui était avec elle en Irlande, aucune ne l'avait vraiment questionnée sur sa vie et c'était mieux ainsi. Ses motivations de retour à St-Barnaby n'étaient certainement pas à féliciter et la jeune femme ne souhaitait pas qu'on lui fasse la morale. Elle voulait surtout trouver Avalon pour parler de certaines choses, car elle était sûre que la brune était la plus à même de répondre à ses questions. Il n'y a vraiment qu'elle pour supporter ce taré de première...

Pour autant, reprendre sa vie dans cette Ecosse incroyablement reculée n'était pas si épouvantable que cela. Les étudiants ici lui paraissaient plus simples, plus accueillants et plus sympathiques. Elle n'avait plus l'impression de ne traîner que dans une université de dégénérés assassins ou empoisonneurs. L'ancienne Poufsouffle n'avait pas encore revu toutes les personnes qu'elle avait rencontrés ici mais le temps viendrait pour eux. Chaque chose en son temps, je préfère ne pas forcer le destin. Après tout, les gens venaient davantage vers elle que l'inverse le plus souvent. Elle venait de sortir d'un cours vachement intéressant de par sa pratique quand, au détour du couloir des laboratoires, elle sentit comme une drôle de fragrance. Par Merlin, ça pue le cochon grillé ! Elle plissa le nez par dégoût mais étrangement, cette odeur lui fit penser à un souvenir plus que familier. L'imagine d'un ami bricoleur qui avait un penchant pour faire griller des pièces. Aussi cette pensée l'amusa dans l'immédiat et elle se mit à chercher l'origine de cette horrible et entêtante odeur.

Remontant le couloirs, le tout se fit plus nauséabond à l'approche d'une certaine pièce où elle ne se priva pas de rentrer. Après tout, qui sait s'il n'y avait pas le feu là-dedans ou quelque chose de dangereux ? Téméraire comme elle l'était de plus en plus, ce n'était pas un feu de classe qui l'arrêterait ! Entrant dans la pièce légèrement enfumée, elle toussota deux à trois fois, balayant l'air d'un geste furtif de la main avant de voir une personne en pleine concentration. PAR MERLIN !

Il ne lui fallut pas plus de cinq secondes pour reconnaître Harold, son meilleur ami de l'époque de Poudlard. Plus âgé qu'elle et fondu de moldus, ils avaient beaucoup partagé pour que chacun s'adapte plus ou moins au monde de l'autre et évidemment, Harold était du genre à vouloir faire des tests sur toute machine moldue qui lui passait sous la main, entraînant moults petits incidents qui lui cramaient cheveux et sourcils, parfois les deux à la fois. Son look n'avait pas changé et était toujours aussi original, mais ça lui allait bien. S'approchant, le cœur d'Alecia fit des bonds joyeux dans sa cage thoracique, comme si elle était une enfant qui recevait son cadeau d'anniversaire en avance sans s'y attendre, sans blague, puisqu'il approchait vraiment. C'est lui, c'est lui, c'est lui ! Sans prévenir, elle s'approcha et vint passer les bras autour des épaules du brun à la taille et aux loupes indécentes, lui donnant un gros baiser sur la joue.

« Hey big-bro ! ♥ Devine qui c'est pour voir, si tu gagnes, t'as le droit à un verre avec une très jolie fille. Allez ! »

C'était ainsi quand il était dans les parages. Alecia se sentait d'humeur plus fo-folle et joyeuse. Ils avaient passé énormément de temps à discuter à l'époque, et la blonde donnait volontiers des coups de main au grand bigleux pour ses bricolages. S'il y avait bien une personne que je ne m'attendais pas à voir ici ! Ah, ce que ça faisait du bien de s'entourer de ses plus proches amis.

« Un indice, tu m'adores, et ce n'est même pas de la vantardise ou un euphémisme. Et je t'ai manqué, c'est sûr... Bon allez, j'arrête de faire ma petite pouf-pouf. »

Pour autant, le laisser deviner était décidément une raison bien trop amusante pour daigner sortir de son dos aussi facilement !